Dans son mensuel de septembre 2017, 60 Millions de Consommateurs dévoile son enquête intitulée « Bonbons, gâteaux… Stop aux nanoparticules ». Une enquête menée sur 18 produits alimentaires sucrés. Selon l’association, 100 % des produits en contiennent, sans qu’aucun ne le mentionne sur leur étiquetage.
Utiliser les matériaux sous forme de « nanos » offre des propriétés nouvelles : dans les aliments, les nanoparticules aident à modifier la couleur, l’odeur, la fluidité ou encore la texture. Ainsi, le dioxyde de titane (E171) sous forme nano optimise l’aspect blanchissant de ce colorant pour les glaçages et enrobages de produits sucrés ; il aide aussi à empêcher l’oxygène et l’humidité d’altérer le produit. « 100 % des bonbons et gâteaux que nous avons testés contiennent du dioxyde de titane sous forme « nano ». (…) Voilà des années que l’industrie agroalimentaire assure ne pas utiliser d’ingrédients à base de nanoparticules – à savoir des substances (oxyde de fer, silicium, dioxyde de titane, etc.) dont les plus petites particules ont un diamètre inférieur à 100 nanomètres (nm), soit un dix-millionième de mètre » écrit 60 Millions de Consommateurs.
Analyse sur 18 produits sucrés
Afin de vérifier ces allégations, l’association a lancé des analyses sur dix-huit produits sucrés. Leur choix s’est porté sur des bonbons, des gâteaux et des desserts glacés « particulièrement appréciés des enfants et susceptibles de contenir du dioxyde de titane (le colorant E171) sous forme nanoparticulaire ».
Résultat ? « Tous nos échantillons, sans exception, contiennent des nanoparticules de dioxyde de titane ! La mention « [nano] » aurait donc dû figurer sur leurs étiquettes, conformément au règlement européen Inco. Or, tel n’est pas le cas. Soit les marques ignorent cette présence dans les ingrédients qu’elles utilisent, soit elles nient le problème… ».
« Mauvaise foi ou ignorance ? »
60 Millions de Consommateurs dit avoir contacté une quinzaine d’entreprises agroalimentaires sur leur usage des nanomatériaux (additifs, nanotextures, ingrédients nanoencapsulés). « Près de la moitié d’entre elles nous ont répondu, toutes affirmant ne pas utiliser de nanomatériaux. Y compris les entreprises dont les produits de notre test présentent des nanoparticules de dioxyde de titane…Mauvaise foi ou ignorance ? Impossible à savoir. Peut-être que les industriels n’ont pas accès à toutes les informations auprès de leurs fournisseurs. Peut-être aussi s’abritent-ils derrière une définition de la Commission européenne datant de 2011, selon laquelle un matériau est « nano » s’il contient « au minimum 50 % de particules de dimensions comprises entre 1 nm et 100 nm ». Le règlement européen Inco ne prévoit pourtant aucun seuil minimum ! » s’interroge l’association.
« Mais au-delà de leur utilité technologique, il faut savoir si l’ingestion de nanoparticules est réellement inoffensive. Les études actuelles ne permettent pas encore de le savoir, mais l’étau se resserre autour de certaines substances comme ce fameux dioxyde de titane… » poursuit l’association qui propose qu’en attendant que « la transparence s’impose, le plus sage pourrait être de bannir les aliments contenant les additifs suspects ». A suivre…