C’est au premier semestre 2017 que devrait s’appliquer le règlement européen sur les bonnes pratiques concernant l’acrylamide. La Commission européenne n’avait jusqu’alors jamais légiféré sur un contaminant formé lors du process.
Les opérateurs se verront imposés la mise en place de ces bonnes pratiques et devront identifier et justifier pour chaque produit leur choix.
les aliments riches en amidon concernés
Le 4 juin 2015, l’EFSA a publié sa première évaluation complète des risques associés à l’acrylamide dans les aliments. Des experts du groupe scientifique sur les contaminants de la chaîne alimentaire (groupe CONTAM) ont reconfirmé les évaluations précédentes selon lesquelles l’acrylamide dans les aliments accroît potentiellement le risque de développement d’un cancer pour les consommateurs de tous les groupes d’âge.
L’acrylamide est une substance chimique qui se forme naturellement dans les aliments riches en amidon au cours des processus de cuisson à haute température, notamment la friture, la cuisson au four, le rôtissage mais aussi la transformation industrielle à plus de 120° C et faible humidité.
Génotoxique et cancérigène
Le principal mécanisme chimique à l’origine de ce processus est appelé la réaction de Maillard; c’est également cette réaction qui confère une couleur dorée aux aliments et affecte leur saveur.
L’acrylamide se forme à partir des sucres et des acides aminés (principalement l’asparagine) naturellement présents dans de nombreux aliments. L’acrylamide se retrouve dans des produits tels que les chips de pomme de terre, les frites, le pain, les biscuits ou encore le café.
Il a été détecté pour la première fois dans des aliments en avril 2002, mais il est probable qu’il ait été présent depuis que l’homme cuit ses aliments. L’acrylamide a aussi de nombreuses applications industrielles non-alimentaires et il est également présent dans la fumée de tabac.
Les données issues des études animales démontrent que l’acrylamide et son métabolite, le glycidamide, sont génotoxiques et cancérigènes: ils endommagent l’ADN et provoquent le cancer.
Dans les études sur l’homme, les preuves qui démontreraient qu’une exposition alimentaire à l’acrylamide provoque le cancer sont actuellement limitées et non concluantes.
L’acrylamide étant présent dans un large éventail d’aliments consommés au quotidien, ce problème se pose pour tous les consommateurs, mais les enfants sont le groupe d’âge le plus exposé proportionnellement à leur poids corporel.
Les catégories alimentaires qui contribuent le plus à l’exposition à l’acrylamide sont les produits frits à base de pommes de terre, le café, les biscuits, les biscuits salés, les pains grillés, biscottes et pain mou.