Des pratiques en recul en GMS, perfectibles en IAA et une loi d’économie circulaire non anticipée en GSS, c’est ce qu’il ressort d’une étude dévoilée par Comerso & Ipsos sur le bilan des actions anti-gaspillage et valorisation des déchets dans les entreprises.
Dans le cadre de l’adoption définitive au Sénat de la loi d’économie circulaire en janvier dernier, Comerso vient de diffuser les conclusions de son dernier baromètre «Anti-Gaspillage et valorisation des déchets pour une économie circulaire».
Conduit par l’institut Ipsos auprès de 247 responsables d’entreprises, le baromètre révèle un essoufflement des pratiques anti-gaspillage en Grande Distribution, et une marge de progression restant importante en GSS et chez les industriels. L’extension de la loi Garot ( Loi Garot de févier 2016, interdisant aux Grandes et Moyennes Surfaces de + de 400 m2 de jeter leurs invendus alimentaires encore consommables). aux industries agro-alimentaires et à la restauration, et la loi d’économie circulaire, permettront-elles d’accélérer le changement et les bonnes pratiques ?
RSE : une finalité qui n’est pas acquise
La connaissance de la notion de RSE progresse cette année : 75% des GMS et GSS déclarent connaitre la notion vs 61% en 2019. Pourtant, encore 38% des interviewés ne sont pas totalement convaincus de leur rôle à jouer – via leur entreprise – dans la lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation des écosystèmes. La finalité même de la RSE n’est donc pas encore totalement acquise dans les entreprises.
Si les grandes thématiques couvertes par la loi d’économie circulaire sont plutôt bien identifiées par la plupart des acteurs, 40% des répondants estiment que la loi ne les concernera pas ou ne le savent pas. Chez les Grandes Surfaces Spécialisées, 48% ne savent pas que l’interdiction de jeter les invendus non-alimentaires est intégrée à la loi, cette mesure étant pourtant l’une des plus emblématiques, et dont les GSS sont les principales concernées.
Les GMS sont majoritairement convaincues par le bilan de la Loi Garot : 78% lui reconnaissent son efficacité sur la diminution du gaspillage alimentaire. Pourtant seulement 17% des GMS adoptent la complémentarité des actions priorisées dans la loi (vs 28% en 2018 et 6% en 2017).1
La loi Garot est très peu connue chez les industriels (16% seulement) alors même que son périmètre a été étendu à ce secteur le 1er janvier 2020. La lutte contre le gaspillage est un enjeu majeur pour les entreprises, mais une priorité et mobilisation en baisse en GMS et GSS. Dans les IAA, l’enjeu de la lutte Anti-Gaspi est important (7.4/10), mais 78% considèrent que la marge de progression reste importante. Parmi les pratiques emblématiques : la valorisation des déchets pour 93% et des biodéchets à 63%, le don aux associations, pratiqué à 67%, le déstockage à 51%
Ce baromètre permet ainsi de faire ressortir plusieurs grands enjeux : La RSE est une opportunité de levier économique, et l’identification de ce lien est probablement l’une des clefs principales pour qu’elle soit davantage déployée dans les entreprises. Il y a en tout cas une marge de progrès encore importante pour que les dirigeants d’entreprises prennent davantage en considération leur rôle à jouer dans les grands enjeux climatiques et de biodiversité. Selon cette étude, la lutte Anti-Gaspi, pour être efficiente, nécessite une mobilisation permanente, au risque de voir s’essouffler les bonnes pratiques comme c’est le cas cette année en GMS et GSS. Au niveau légal, il reste un enjeu d’application de la loi Garot dans son intégralité. Quatre ans après sa mise en place, 17% des GMS seulement appliquent l’intégralité de la complémentarité des actions.