Après le lancement en juillet dernier de l’expérimentation nationale sur l’étiquetage environnemental des produits de grande consommation, Ethicity s’est lancé sur la fin de l’été dans la réalisation d’une étude visant d’une part à dresser un état des lieux sur l’affichage et l’étiquetage environnemental en France, et d’autre part à apporter une contribution aux réflexions menées autour de l’application de la Loi Grenelle. Selon cette étude réalisée par Ethicity, cabinet d’étude spécialisé dans le développement durable, sur 3 500 personnes de 15 à 70 ans, le ressenti des français concernant l’environnement peut être classé en trois grandes familles.
- La première regroupe ceux qui sont convaincus par l’environnement et agissent en conséquence, famille majoritaire avec 40% des sondés ;
- La deuxième, ceux qui se considèrent comme « sensibles » à la cause mais sont « freinés par les difficultés financières », soit 25% des interrogés ;
- Enfin, la troisième catégorie regroupe une proportion importante de personnes (35% des sondés) qui ne changent rien à leurs habitudes.
Autre enseignement de l’étude d’Ethicity, 66% de la population souhaiterait avoir plus d’informations sur les étiquettes des produits. C’est à l’occasion d’une conférence de presse donnée à Paris que la présidente d’Ethicity, Elizabeth Pastore-Reiss, en présence de la déléguée interministérielle et commissaire générale au développement durable Dominique Dron, a présenté les résultats de cette étude. Au cours de son étude, le cabinet a jugé les affichages environnementaux observés selon 5 critères :
- le contenu de l’information,
- l’affichage sur le produit,
- la simplicité de l’information,
- les moyens d’action pour le consommateur,
- la fiabilité de l’information.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que même si toutes les enseignes de la distribution semblent concernées par la question, la diversité des approches, et par conséquent un certain désordre, est actuellement la règle… Preuve en est, selon Ethicity, les 12 manières existantes de nommer le CO2 en France.
Bien évidemment, ces démarches, utilisant des média différents (étiquette, internet, PLV, etc.), des dénominations des paramètres environnementaux différentes, des critères différents (là la pollution des sols, ici les émissions de CO2, ou encore l’eutrophisation, etc.), montrent toutes à quel point l’argument environnemental devient petit à petit aussi important que le prix, l’origine et la qualité. Mais cette variété dans les approches ne répond pas à l’attente principale du consommateur : comparer ces produits entre eux ! Des enseignements positifs sont cependant à tirer de cette étude. Tout d’abord, les efforts des entreprises en matière de communication et de pédagogie sont indéniables. Toutes ou presque ont mis en place des lexiques, des leviers d’actions, des pictogrammes clairs. Le manque de transparence (certification de l’affichage par un tiers ?) ou le manque de formation du personnel sur le lieu de vente sont au contraire des facteurs limitants pour le consommateur.