Lancée en 2015, Agricool part du constat de la piètre qualité des fruits et légumes dans la capitale. « 75% des fraises consommées en France sont importées. Le transport fait que ce fruit a complètement perdu son goût et son côté sain. Il en va d’ailleurs de même pour la tomate d’ailleurs » explique Guillaume Fourdinier, co-fondateur de l’entreprise .
Pour le jeune entrepreneur, il est important que la production agricole se rapproche des grands lieux de consommation, avec des pratiques respectueuses de l’environnement : « sans pesticide, des fruits et légumes qui ont du goût. Le container est, pour cela, une brique de légo idéale. »
« 0% pesticides, 0% OGM et 0% pollution »
Associé à Gonzague Gru, les deux jeunes hommes ont voulu mettre en œuvre leur idée : cultiver des fraises directement dans la ville afin de limiter les pertes dues au transport et fournir les clients dès la récolte achevée. Pour ce faire, ces deux agriculteurs urbains développent le « Cooltainer », créé à partir d’un container réutilisé. Ils y plantent 3600 fraisiers sur des murs végétaux contenant un substrat en plastique recyclé, sans pesticide. Pour la lumière, nécessaire à la croissance des plantes, ils utilisent des lumières artificielles LED basse consommation. De plus, l’air extérieur pollué est filtré et l’énergie utilisée est 100% issue du renouvelable. L’arrosage des fraisiers se fait, quant à lui, grâce à un circuit fermé qui permettrait d’économiser près de 90% d’eau par rapport à une culture traditionnelle.
Un avenir florissant
Les deux entrepreneurs prévoient de produire près de 7 tonnes de fraises par an. Leur objectif à la fin de l’année est « d’arriver à un Cooltainer parfaitement opérationnel et démultipliable. Nous mettrons 100 Cooltainers en route en 2017. Ils produiront des fraises, puis également des salades, tomates, et tous types de fruits et légumes. »
Une démarche d’agriculture urbaine
Agricool s’inscrit dans un contexte général propice au développement des projets d’agriculture urbaine. Face aux problématiques entraînées par l’urbanisation et le réchauffement climatique, les villes cherchent à introduire davantage de végétal dans leurs paysages. Paris a, par exemple, pour projet :
30 hectares supplémentaires de jardins ouverts au public,
- 20 000 nouveaux arbres plantés,
- 200 projets de végétalisation participative dans le cadre de l’opération « Du vert près de chez moi »,
- développement des fermes pédagogiques, vergers et potagers dans les écoles…
- 100 hectares de végétalisation sur les murs et toits, dont un tiers dédié à l’agriculture urbaine.
Des projets comme Agricool fleurissent dans les grandes villes du monde entier avec pour ambition de nourrir les populations, de réduire l’impact environnemental lié notamment aux frais de transport, de recréer un lien urbain rural et d’embellir les villes.