Les tendances mondiales dans l’agroalimentaire sont de plus en plus fréquentes. Il persiste cependant des différences non négligeables entre les marchés américain et européen. Du point de vue du consommateur, l’Europe adopte une approche plus holistique de la santé et de la nutrition, estime David Jago, de l’agence d’études de marché Mintel sur Food Navigator.
Une approche de la nutrition plus subtile en Europe
« Les Américains se préoccupent moins d’avoir une alimentation équilibrée. Lorsqu’ils font attention à leur régime alimentaire, ils vont chercher des produits allégés en sucre et en gras et peu caloriques, alors qu’un Européen aura plutôt tendance à consommer moins -ou plus du tout- de gâteaux et de snacks », explique-t-il. Les consommateurs américains adoptent néanmoins de plus en plus cette approche davantage holistique.
Selon lui, les États-Unis devraient prendre exemple sur les grandes marques européennes, qui ne font pas étalage de l’aspect « santé » des aliments mais les présentent comme meilleurs pour le consommateur. En Europe, l’industrie agroalimentaire serait donc plus subtile. Et c’est d’autant plus vrai dans les secteurs de la boulangerie, des snacks et des céréales.
Les distributeurs européens plus engagés contre les additifs artificiels
Les Européens ont également une approche plus efficace des clean labels, estime David Jago. « Ce concept est loin d’être aussi développé aux États-Unis, et c’est vrai pour tous les segments de produits. »
Les arômes et les colorants artificiels sont en particulier bien plus présents outre-Atlantique. « En Europe, la pression pour les supprimer est venue des distributeurs, ce que nous n’avons pas du tout vu aux États-Unis. Si Walmart s’engageait vraiment dans cette direction, l’impact serait majeur. » De même, l’utilisation des conservateurs a diminué en Europe et pas aux États-Unis Une réduction de la durée de vie des produits aux États-Unis aurait en revanche des implications plus importantes tant les chaînes de distribution sont longues et complexes nuance David Jago.