Site icon Agro Media

Aides à l’agroalimentaire : La Cours des comptes pointe leurs inefficacités

La France n’a pas cessé de perdre des parts de marché dans le commerce mondial des produits agricoles et agroalimentaires depuis le début des années 2000.

Face à une situation «alarmante» concernant une dégradation de la position de la France sur le marché mondial des produits agricoles et agroalimentaires, la Cour des Comptes a mené une enquête sur les soutiens publics nationaux aux exportations agricoles et agroalimentaires, pour les exercices 2013 à 2017. À l’issue de son contrôle, la Cours des Comptes pointe l’inefficacité des aides à l’agroalimentaire.
«La France n’a pas cessé de perdre des parts de marché dans le commerce mondial des produits agricoles et agroalimentaires depuis le début des années 2000 » rappelle la Cours des Comptes.
Deuxième exportateur dans les années quatre-vingt-dix ; elle n’était plus que le quatrième en 2010, avant de passer au sixième rang depuis 2015. Le recul des positions de la France est général, il concerne les produits de l’agriculture comme ceux des industries agroalimentaires.

Neufs “plans stratégiques” soit deux plans par an

La détérioration du solde commercial de la France est particulièrement marquée sur les marchés de l’Union européenne (UE) sur lesquels la France dégageait un excédent de 7, 6 Md€ en 2007 et de 400 M€ seulement en 2017. Elle est également tangible avec le reste du monde, en particulier pour les produits agricoles. «Cette évolution est d’autant plus préoccupante qu’elle contraste avec celle de ses grands concurrents européens. En effet, dans le même temps, les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne ou le Royaume-Uni gagnaient des parts de marché sur les pays tiers et maintenaient ou amélioraient leurs positions vis-à-vis du reste de l’Union européenne» indique la Cours des Comptes.
Entre l’automne 2012 et le printemps 2018, neuf « plans stratégiques » gouvernementaux visant à améliorer la situation du commerce extérieur, notamment agricole et agroalimentaire, ont été présentés, soit près de deux « plans stratégiques » par an.
Face à ce constat, la Cour formule de nouvelles recommandations à savoir : “élaborer un diagnostic partagé entre ministères compétents, sur les causes de la forte dégradation de l’excédent agricole et agroalimentaire ; tirer les conséquences du transfert de compétences économiques aux régions par la loi NOTRe pour les missions et l’organisation et des services déconcentrés de l’État ; organiser la concertation en vue de définir et promouvoir une « marque France » ayant vocation à fédérer tous les acteurs, privés ou publics à l’international ; élaborer une méthodologie commune d’évaluation de l’impact des actions de soutien au développement international des entreprises”.

Quitter la version mobile