The Journal of Physiology publie cette semaine les résultats d’une étude très intéressante sur les liens potentiels entre les aliments consommés par les femmes pendant leur grossesse et le risque d’allergies chez les enfants. D’après cette étude, la consommation de PUFA, Polyunsaturated fatty acids, comprenez acides gras polyinsaturés, que l’on peut trouver dans divers aliments tels le poisson, l’huile de noix ou de lin, par la maman influencerait le développement de l’intestin du fœtus. Plus précisément, les PUFA seraient responsables de l’amélioration de la réponse des cellules immunitaires de l’intestin aux bactéries et aux substances étrangères, ce qui réduirait le risque pour le bébé de contracter des allergies.
Bien que cette découverte ne soit pas une nouveauté en soit, puisque d’autres études l’avaient déjà montrée auparavant, son intérêt réside dans le fait que cette étude précise les mécanismes à l’origine du lien entre les PUFA et le développement de l’intestin du bébé. Concrètement, les PUFA rendent ce dernier plus perméable, ce qui facilite l’accès des bactéries et autres substances étrangères. Et donc par réponse immunitaire, mène à la production d’anticorps, et diminue ainsi le risque allergène. « Au final, le système immunitaire du bébé se développera et arrivera à maturité plus rapidement, ce qui engendrera une meilleure fonction immune et réduira les probabilités de développer des allergies », explique le Dr Gaëlle Boudry de l’Institut National de la recherche Agronomique.
Des études précédentes avaient également montré que la consommation de ces PUFA particuliers pendant la grossesse permettait d’améliorer la maturation du système nerveux central d’un bébé. « Notre recherche vient confirmer cela et suggère que des compléments peuvent aussi accélérer le développement d’un système immunitaire sain pour éviter les allergies alimentaires », conclut le Dr Boudry. Par la suite, les chercheurs planifient de continuer leur étude, cette fois-ci en évaluant les effets apparents sur la stimulation de la fonction intestinale par les fameux PUFA, et surtout observer si le phénomène se poursuit lorsque le bébé grandit.