Les Nations Unies ont publié leur rapport annuel sur l’état de la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde, annonçant une hausse de la faim dans le monde pour la troisième année consécutive. En 2017, 821 millions de personnes étaient sous-alimentées sur la planète, un chiffre qui amène le combat contre la faim de dix ans en arrière.
Le rapport précise que l’une des premières causes des crises alimentaires en 2017 est «l’exposition à des événements climatiques extrêmes plus complexes, plus fréquents et plus intenses». Ces événements ont affecté directement, à eux seuls, 94,9 millions de personnes, les obligeant à recourir à une aide humanitaire pour se nourrir. Selon Hélène Botreau, chargée de plaidoyer Sécurité alimentaire à Oxfam France : «La France a un rôle crucial à jouer dans la lutte mondiale contre l’insécurité alimentaire et pour l’adaptation au changement climatique des pays les plus vulnérables. Cela doit passer par la mise en œuvre effective de mesures de soutien – y compris financier – aux agricultures paysannes et aux pratiques agroécologiques, vectrices de résilience et porteuses de solutions dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. De même, il est nécessaire que 50 % des financements climat bénéficient à l’adaptation et que la part des dons augmente dans les aides apportées aux pays en développement». Après un week-end de mobilisation qui a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes pour exiger des mesures ambitieuses contre le changement climatique, ces chiffres sur l’aggravation de la faim rappellent l’importance de l’action au niveau politique à trois mois de la COP24.