Selon le scénario de conjoncture de FranceAgrimer sur les produits laitiers, l’année 2018 commence sur les mêmes bases que 2017, avec «une situation de marché très contrastée» selon les familles de produits. Le prix du beurre reste, en effet, très élevé, tandis que le prix de la poudre de lait écrémé se situe à des niveaux historiquement très faibles, 300 € en dessous du prix d’intervention. Les prix à la consommation pour les ménages évoluent également de façon disparate selon les familles de produits. En l’espace d’un an, le beurre affiche une progression de 14%. En revanche, les évolutions sont plus modérées pour les autres produits laitiers, avec des hausses de l’ordre 2% pour le lait liquide, les fromages ou les yaourts.
Selon l’enquête mensuelle de FranceAgriMer, le prix standard du lait de vache, toutes primes et toutes qualités confondues, et donc qui intègre non seulement le lait conventionnel mais aussi le lait biologique et le lait destiné à la fabrication d’AOP, était en moyenne de 345 € les mille litres au mois de novembre 2017. Ce prix occupe une position intermédiaire entre le point bas du printemps 2016 et les niveaux record atteints pendant l’année 2014.
Une collecte en augmentation dans l’UE
La collecte laitière évolue différemment dans les deux principaux bassins exportateurs. Elle augmente sensiblement dans l’Union Européenne depuis quelques mois et devrait rester dynamique sur le début de l’année 2018, car les stocks fourragers sont plutôt abondants. En revanche, la production laitière en Nouvelle-Zélande a souffert récemment d’une succession d’aléas climatiques. Après une période très humide au mois de septembre, elle a traversé une longue période de sécheresse entre décembre et la mi-janvier.
En France, la collecte augmente de nouveau depuis la fin du mois d’août. Elle redémarre l’année 2018 à un niveau supérieur à celui de 2017, avec une progression de l’ordre de 2,5% sur les deux premières semaines. La collecte actuelle reste, néanmoins, en dessous du niveau atteint au début de l’année 2016. En guise de conclusion, l’année 2018 s’annonce pour l’instant assez similaire à 2017. «Les importants stocks de poudre de lait écrémé ne permettent pas d’envisager un scenario euphorique. Mais a contrario, le manque de beurre donne quelques assurances, en mettant un garde-fou vis-à-vis d’une éventuelle dégradation de la conjoncture» conclut FranceAgrimer.