Carrefour est associé en Turquie à Sabanci Holding, avec lequel il détient l’entreprise CarrefourSA. Le géant de la distribution détient 58% des parts de cette coentreprise et son partenaire local 38,8%, le reste étant coté à la Bourse d’Istanbul.
Seulement, depuis plusieurs mois, les deux associés se sont déclarés insatisfaits de l’évolution de leur partenariat. De plus, les résultats de la filiale turque de Carrefour ne sont pas vraiment à la hauteur de leurs espérances.
Quatre dirigeants de Sabanci ont de fait décidé de démissionner du conseil d’administration de CarrefourSA, dont Haluk Dincer, le président de la société turque. Il a déclaré : « Puisque nous n’avons pas reçu le soutien et l’aide nécessaires de la part de notre actionnaire majoritaire Carrefour, nous avons réalisé que nous ne pouvions pas être utiles et nous avons pris la décision de démissionner ».
Haluk Dincer
Pour certains analystes, « il est possible que Sabanci sorte [ndlr : du capital de CarrefourSA] puisque les démissions concernent ceux qui le représentent ».
Carrefour a réagi à ces démissions en annonçant qu’il réfléchissait « à l’avenir stratégique » de sa filiale turque. Il pourrait se désengager en Turquie, de la même façon qu’il s’est déjà retiré de Grèce en juin dernier. La possibilité de quitter le marché turc avait d’ailleurs été évoquée par Georges Plassat comme l’une des possibilités pour désendetter le groupe. Il avait en outre promis des « arbitrages » à l’international, et aurait aussi suspendu ses projets d’expansion en Inde, selon la presse locale.
Le mois dernier, le directeur des activités européennes de Carrefour, Thomas Hübner, avait évoqué la possibilité d’un changement de partenaire en Turquie.
En attendant que des décisions soient prises, Sabanci a affirmé qu’il proposerait des remplaçants pour les postes abandonnés par ses dirigeants.
Pour Alper Akalin, analyste d’EkspresInvest, « Sabanci a peut-être voulu envoyer un signal fort de son insatisfaction. La direction actuelle ne peut pas rester en place et il y a différentes options, parmi lesquelles une sortie de Carrefour ou une vente par les deux parties ».
Alors, Carrefour quittera-t-il la Turquie ?
Source : agro-media.fr avec Reuters, La Voix du Nord, Tradingsat.com et le communiqué de Carrefour.