C’est un peu le message transmis par le gouvernement aux producteurs de fruits et légumes qui doivent rembourser des aides publiques déclarées illégales par Bruxelles. « Les producteurs de fruits et légumes reçoivent les premières demandes de remboursement des plans de campagne […] de 3 000 euros jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros », déclare la Coordination rurale (CR) dans un communiqué. En 2009, la Commission européenne a estimé que les aides publiques versées entre 1992 et 2002 aux producteurs de fruits et légumes français ont faussé la concurrence au sein de l’Union européenne. Bruxelles exige, à présent, que la France récupère les sommes versées, intérêts compris. « Initialement de 338 millions d’euros, la dette est aujourd’hui de plus de 600 millions d’euros », selon la CR, qui déplore que « les intérêts se soient accumulés et atteignent aujourd’hui quasiment le double du capital initial ». L’annonce a bien sûr eu l’effet d’une bombe auprès des professionnels du secteur. A la suite de négociations, les demandes de remboursement portent finalement sur la période 1998-2002, a confirmé Bruno Le Maire, Ministère de l’agriculture, ce lundi 6 juin 2011. « L’État est responsable de ce remboursement, car la seule erreur dans ces aides relève de sa faute : il avait omis de notifier les aides à Bruxelles selon la procédure », affirme le syndicat agricole. « L’État doit prendre ses responsabilités ».