Le groupe Avril, l’acteur industriel et financier de la filière française des huiles et des protéines, sa filiale Lesieur Cristal, leader marocain des huiles de table et du savon, la Fondation Avril, fondation reconnue d’utilité publique, actionnaire du groupe Avril, et profondément engagée pour le développement des filières agroalimentaires et de l’agriculture familiale en Afrique, et AGROPOL, association interprofessionnelle en charge de la coopération et du développement international des oléoprotéagineux, se sont mobilisés à l’occasion de la COP22 pour soutenir l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (Initiative « AAA »).
Lancée cette année sous l’égide du ministre marocain de l’agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, l’initiative AAA entend placer l’agriculture africaine et les moyens qui lui seront alloués au centre des négociations sur le climat, tout en mettant en avant des solutions et des projets d’adaptation innovants, à même de favoriser le développement de bonnes pratiques agricoles en Afrique.
Objectif : tripler les rendements en Afrique d’ici 2050
L’enjeu est de taille : à l’horizon 2050, le continent africain devrait voir sa population doubler, pour atteindre près de 2,5 milliards d’habitants, soit un quart de la population mondiale. Il lui faudra alors tripler une productivité agricole en repli, tout en réduisant les impacts du changement climatique – auquel il est particulièrement vulnérable – sur ses ressources naturelles.
Dans ce contexte, l’adaptation de l’agriculture africaine – qui dispose de 60 % des terres arables non-exploitées sur la planète et de conditions climatiques propices à une grande diversité de cultures – est un levier indispensable pour assurer la sécurité alimentaire des habitants du continent. Remède contre la pauvreté et l’exode rural, l’adaptation de l’agriculture africaine représente également un atout de poids pour la sécurité alimentaire mondiale.
Le financement et la structuration des filières agricoles, comme le partage des savoir-faire, des techniques et de l’innovation sont autant de questions soulevées à l’occasion des échanges et rencontres de la COP22.
Tour d’horizon des projets en Afrique
Au Burkina Faso, la Fondation Avril, en partenariat avec l’Association pour le développement international des filières oléoprotéagineuses (AGROPOL), met en place un modèle de développement participatif visant à créer un lien structurel entre les agriculteurs de la filière soja et les transformateurs, devant permettre d’assurer aux premiers des débouchés stables, aux seconds des approvisionnements en quantité et en qualité suffisantes.
Au Bénin, la Fondation Avril soutient le programme ESSOR (Entreprises Solidaires de Services aux Ruraux), lancé et porté par SENS (Solidarités Entreprises Nord-Sud). Les ESSOR font le lien entre les ménages ruraux et les entreprises urbaines du secteur agroalimentaire. Elles représentent aujourd’hui un réseau de 41 entreprises solidaires facilitant l’accès aux marchés urbains pour 1000 producteurs ruraux.
Le pavillon de l’initiative AAA à la COP22 a également accueilli, dans la lignée du “4 pour 1000” lancé par la France lors de la COP21, la réalisation d’une émission TV sur la place des sols dans l’adaptation au réchauffement climatique en Afrique et l’enjeu de sécurité alimentaire qui en découle. Organisée par la Fondation Avril en partenariat avec L’Esprit Sorcier (Fred Courant, ex C’est pas sorcier, et son équipe), elle a dressé un état des lieux des sols africains dans leur diversité et des techniques permettant leur reconstitution, en se basant sur un travail d’enquête mené dans diverses régions du continent, dont la zone sahélienne du Sénégal (région du Ferlo).
Focus sur le cas du Maroc
Au Maroc, Avril et Lesieur Cristal sont engagés depuis avril 2013 dans la valorisation des surfaces cultivables au titre du plan Maroc Vert. Le contrat programme signé avec le gouvernement marocain s’est traduit par un renforcement de la coopération avec l’amont agricole et une augmentation des productions nationales oléicole et oléagineuse.
- La relance de l’olive – un véritable défi dans un pays où la consommation d’huile d’olive a longtemps reculé à la faveur de l’huile de soja, très présente dans les cuisines marocaines –, s’est inscrite dans le cadre de projets de développement de l’amont agricole et la mise en place d’un programme d’agrégation centré sur l’agriculture raisonnée.
- Lesieur Cristal possède aujourd’hui trois domaines de plantations (plus de 350.000 oliviers répartis sur 1.500 hectares) et s’est équipé d’une unité de trituration d’une capacité de 12.000 tonnes sur le site d’El Kelaâ des Sraghna, à proximité de Marrakech.
- Celle-ci a traité 9.000 tonnes d’olives en 2015, dont la moitié est produite en propre et l’autre provient de plus de 200 agriculteurs locaux, que Lesieur Cristal accompagne dans leur montée en gamme, leur permettant ainsi de sécuriser leurs débouchés et d’améliorer leurs revenus et ce, de manière contractuelle.
- L’accompagnement de ces agriculteurs – ils devraient être 500 à horizon 2020 – s’appuie notamment sur un dispositif de formations techniques portant sur les bonnes pratiques en matière de taille des oliviers, d’irrigation, de récolte, de gestion des sols ou de traitements.
- Toujours au titre du plan Maroc Vert, le gouvernement marocain a souhaité soutenir, avec l’appui d’Avril et de Lesieur Cristal, et en partenariat avec l’interprofession, un projet de relance de la culture du tournesol et d’implantation du colza.
- Ce projet s’articule, là aussi, autour d’un dispositif cadre d’agrégation – modèle très prisé par le plan Maroc Vert – qui rassemble aujourd’hui 900 agriculteurs cultivant plus de 22.000 hectares, dans une logique de filière organisée de l’amont à l’aval.
- La dynamique du plan Maroc Vert a permis, grâce à l’action de Lesieur Cristal en tant qu’agrégateur, de porter les surfaces de tournesol et de colza – quasiment inexistantes au Maroc au début des années 2010 – à plus de 50.000 hectares en 2015, l’objectif étant de tripler cette surface pour atteindre près de 130.000 hectares à l’horizon 2020. Des résultats qui contribuent par ailleurs à l’indépendance en protéines végétales des élevages marocains, favorisée par la coproduction de tourteaux.