Depuis le mois de juin 2011, le géant anglais de la bière, SABMiller, a des vues sur son concurrent australien Foster’s. Il a ainsi fait une première offre amicale de 7 milliards d’euros (soit 9,5 milliards de dollars australiens), aussitôt refusée par l’australien qui la juge insuffisante. Mais cela n’aura pas suffi à décourager SABMiller ! L’anglais a en effet décidé de passer à une offre hostile et de réévaluer son offre à 7,4 milliards d’euros (soit 9,9 milliards de dollars australiens), et cette fois il est parvenu à convaincre les actionnaires du brasseur australien d’apporter leurs actions à l’OPA. Ce montant représente 12,5 fois son excédent brut annuel et au total 11,5 milliards de dollars australiens si l’on inclue le passif. Le président de Foster’s, David Crawford, s’est réjoui dans un communiqué :
- « c’est une offre irrésistible, qui reflète la valeur d’une entreprise emblématique de l’Australie ainsi que de ses marques et de ses salariés ».
Du côté du britannique, on espère plutôt pouvoir profiter de la bonne consommation des australiens pour se développer, d’autant plus que Foster’s réalise des marges confortables en Australie mais sa part de marché tend à se réduire. SABMiller, qui est le deuxième brasseur mondial derrière AB Inbev, signe ainsi l’opération la plus importante jamais réalisée par le groupe. Il s’agit également de la transaction la plus importante du secteur depuis qu’InBev a acheté Anheuser-Busch en 2008 pour 52 milliards de dollars et a formé AB InBev. Le britannique, d’origine sud-africaine, dispose déjà d’importantes marques comme Grolsch, Miller et Pilsner Urquell, mais va à présent pouvoir mettre la main sur le premier brasseur australien Carlton United Brewers (CUB) et sur la célèbre marque Foster’s et sa licence. SABMiller a expliqué que ce rachat faisait partie de sa stratégie visant à renforcer sa présence dans le monde et notamment sur les marchés émergents d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe de l’Est.
- Techniquement, les actionnaires recevront 5,10 dollars australiens par action en cash, ainsi qu’une prime de 30 centimes en tant que retour sur capital déjà prévu et un dividende de 13,25 centimes.
L’acquisition ne concernera pas la division vin de Foster’s, séparée des activités bières depuis plusieurs mois en raison de ses difficultés économiques.