C’est une première mondiale pour Algentech, société française labellisée par Genopole dont la technologie de rupture a été publiée dans la revue Nature Plants. Le procédé breveté par Algentech permet de produire des protéines et des acides nucléiques dans les chloroplastes des plantes. Un saut technologique de premier intérêt pour de nombreux secteurs industriels, dont l’agroalimentaire, à la recherche de nouvelles voies de production biosourcée.
L’article décrit pour la première fois au monde un système d’expression autonome sous forme de minichromosomes qui ont la capacité de s’auto-répliquer dans les chloroplastes. La méthode ne nécessite pas l’intégration des gènes d’intérêt dans le génome des chloroplastes. Elle génère ainsi un niveau d’expression en acides nucléiques et en protéines 5 à 10 fois plus élevé qu’en cas d’insertion.
Les plantes ou les algues transformées en usines vertes
En plus d’un très grand rendement de production, pouvant atteindre 70% des protéines solubles totales, le système offre la possibilité de transférer des voies de biosynthèse dans leur intégralité : là où les technologies existantes se limitent à l’intégration de quelques gènes, l’outil d’Algentech réalise la performance de l’expression simultanée de 15 à 20 gènes dans les cellules végétales.
Un saut technologique qui en fait un outil de choix pour des applications de biologie de synthèse et de chimie verte dans de multiples secteurs, notamment la production de peptides, acides nucléiques, enzymes, composés thérapeutiques et autres molécules d’intérêt pour l’industrie agroalimentaire, pharmaceutique, énergétique, cosmétique,…
Reposant sur les chloroplastes, organites responsables de la photosynthèse dans les cellules végétales, la technologie propriétaire d’Algentech est comparable aux systèmes de production biologique chez les microorganismes, mais avec un avantage notable : utiliser la lumière solaire comme source d’énergie tout en consommant du dioxyde de carbone (CO2). Les plantes se transforment ainsi en véritables usines de production verte, durable et respectueuse de l’environnement. Testé chez le tabac, le soja, la carotte et la lentille d’eau, le système est transférable dans un large panel d’espèces végétales terrestres, mais potentiellement aussi chez les algues photosynthétiques qui possèdent des chloroplastes au cœur de leurs cellules.
Algentech, ouvert à des partenariats industriels
La société a engagé des partenariats industriels et académiques. Sa plateforme sera utilisée pour la production de molécules naturelles de biopesticides pour l’industrie agrochimique et d’enzymes pour le secteur des biocarburants. Elle est ouverte à de nouvelles collaborations pour étendre le champ des applications et monter en capacité de production. La technologie est par exemple prometteuse pour produire des enzymes impliquées dans la production de biohydrogène, comme source d’énergie renouvelable participant à la transition énergétique.
«Cette avancée technologique permet à Algentech de se positionner en tant qu’acteur de la bioproduction en France dans un contexte de changement de la politique de production industrielle en Europe qui a montré ses failles pendant la pandémie Covid», déclare Isabelle Malcuit, directrice générale et scientifique d’Algentech. «Elle répond à la nécessité de renforcer et diversifier les capacités industrielles au niveau national de manière durable et respectueuse de l’environnement».