Site icon Agro Media

Bisphénol A : l’EFSA balaie les méfiances de l’Anses et s’attire les foudres du Réseau Environnement Santé.

L’Autorité européenne se sécurité des aliments (EFSA) a publié une déclaration sur le bisphénol A (BPA) suite à la publication d’un rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) en septembre 2011 et à une demande émanant de la Commission européenne.

Ainsi, malgré les études mises en avant par l’Anses qui l’ont poussée à émettre des recommandations afin de limiter l’exposition au BPA des femmes enceintes et des enfants, l’EFSA a estimé que « des incertitudes subsistent quant à la pertinence éventuelle pour la santé humaine de certains effets associés au BPA à faibles doses observés chez des rongeurs ».

Pourtant, c’est ce même rapport de l’Anses qui avait poussé le Parlement français à voter l’interdiction du BPA dans les contenants alimentaires à partir de 2014 et même de 2013 pour les produits à usage infantile. Selon l’EFSA, « les informations contenues dans le rapport de l’Anses ne justifient pas une modification de l’opinion exprimée par le groupe scientifique dans son avis de 2010 sur la sécurité du BPA ».

L’EFSA a néanmoins tenu à souligner que son groupe d’experts n’avait pas pu examiner « en profondeur la pertinence pour la santé humaine de certaines nouvelles études indiquant des effets toxicologiques associés au BPA à de faibles doses chez les animaux ». De fait, l’agence va « réexaminer » en 2012 son avis scientifique à ce sujet.

 

Le Réseau Environnement Santé (RES) a réagi vivement suite à ces déclarations de l’EFSA et a dénoncé la négation de la « réalité écrasante des données scientifiques émanant de plus de 600 études ».

Le RES a exhorté la Commission européenne et le Parlement européen « à intervenir d’urgence » afin que l’EFSA « retrouve un mode de fonctionnement en mesure de garantir la protection de la santé des européens ».

André Cicolella, le président du RES, a déclaré : « il est parfaitement absurde de voir l’EFSA avancer comme argument que l’on ne peut tenir compte des études épidémiologiques pour fixer des doses journalières acceptables. C’est évidemment l’inverse qui est vrai : ces études épidémiologiques montrent que l’on observe des effets sur la santé, au niveau d’imprégnation de la population humaine en général ; ce qui est la preuve que l’actuelle dose journalière acceptable ne protège pas la population ».

Quitter la version mobile