Suite aux deux rapports accablant le bisphénol A (BPA) et aux recommandations émises par l’Anses, un député PS avait déposé un projet de loi afin d’interdire le BPA dans tous les contenants alimentaires à horizon 2014. Le 6 octobre, un pas de plus a été franchi vers l’interdiction du BPA : le gouvernement et la majorité ont plébiscité la proposition. Xavier Bertrand est allé plus loin en présentant un amendement afin d’interdire l’utilisation du BPA dès le 1er janvier 2013 pour les enfants de moins de trois ans.
Pourtant, l’association américaine North American Metal Packaging Alliance (NAMPA) a publié le 7 septembre 2011 dans un communiqué les résultats d’une étude gouvernementale américaine affirmant que le BPA ne présentait aucun danger pour l’homme. Pour NAMPA, le fait de trouver du BPA dans des échantillons d’urine ou de sang ne constitue pas un problème en soi étant donné que le corps humain serait tout à fait capable de l’éliminer. Pourtant, des risques ont été mis en évidence par de nombreuses études indépendantes (voir notre analyse de la semaine dernière).
Dans certains états américains, le BPA est déjà interdit. Ceci a permis au Réseau Environnement Santé (RES) de recenser une liste impressionnante de fabricants américains proposant des alternatives au BPA. De son côté, le président de l’Ania, Jean-René Buisson, considère qu’il n’existe actuellement aucun solution « sûre ».
- « C’est notre grande problématique, jusqu’à l’an dernier, […] les grandes organisations internationales et européennes nous disaient qu’il n’y avait absolument aucun problème sur le bisphénol. Nous pensons toujours qu’il n’y a pas de problème sur le bisphénol aux doses où il est utilisé. Mais à partir du moment où, sociologiquement, l’opinion publique n’en veut plus, même si le produit est bon, il faut le changer », a-t-il expliqué.
A nouveau, la question du délai pose donc problème :
- « il nous faut simplement le temps de trouver un nouveau produit et nous considérons qu’à moins de trois ans ce sera très difficile ».
Pourtant, les industriels seront bien obligés de s’adapter à la nouvelle réglementation, de la même façon que les américains.