Nous en parlions hier à la une : Bruno Le Maire a décidé de se porter à la rencontre des producteurs de fruits et légumes qui vivent actuellement une grave crise économique. Il a ainsi annoncé hier en fin de journée qu’il serait présent aujourd’hui mardi 23 août 2011 dans les Pyrénées-Orientales auprès des producteurs de pêches. Il est attendu à 14h45 à la coopérative agricole Ille-Fruits, à L’Ille-sur-Têt (66). Le choix de ce département n’est pas anodin, étant donné qu’il devrait produire cette année encore le tiers de la production française de pêches, fortement touchée par la crise.
Les attentes des professionnels sont très importantes, et le ministre devra être à la hauteur. Ainsi, le président de la FDSEA, Yves Aris, explique que : « Si le ministre descend chez les producteurs juste pour entendre un peu plus le débat, sans rien annoncer du tout, ça va être compliqué et il va y avoir une grande déception ». Déception pouvant mener à des actions désespérées, comme ce fut le cas lorsque des producteurs ont déversé des centaines de kilos de fruits devant le consulat d’Espagne à Perpignan ou lorsqu’ils s’en sont pris à une grande surface de Nîmes. Yves Aris prévient ainsi que le jour même « il ne se passera rien sur le terrain, on a promis le calme le plus total. Par contre, s’il n’y a rien d’annoncé de concret, il y aura une grande déception chez les producteurs et ça peut être économiquement et humainement un cataclysme ». La profession souffre en effet de la pression de la grande distribution et de la concurrence déloyale des produits espagnols, et vend actuellement à perte.
Un sentiment qui vient d’être conforté par une étude réalisée par l’Observatoire des prix des fruits et légumes de l’association Familles Rurales. En effet, ce dernier a relevé les prix de huit fruits et huit légumes dans 37 départements et dans tous types de points de vente (hypermarchés, supermarchés, hard-discount, marchés, primeurs et vente directe) au cours de la semaine du 13 juin et de celle du 11 juillet 2011. Ainsi, ils ont observé que de nombreux produits ont connu des chutes importantes entre 2010 et 2011. C’est le cas de :
- la pêche avec -31,47%,
- la nectarine avec – 30,45%,
- les tomates avec – 26,32%
- ou bien encore le melon avec -15,14%.
En revanche, d’autres sont à la hausse, comme :
- les pommes de terre avec +22,96%,
- les fraises avec + 12,26%
- ou encore les pommes avec +7,84%.
L’association a analysé que la « grande majorité des fruits et des légumes suivent la même évolution : prix élevés en 2008, baisse en 2009, hausse en 2010 et de nouveau une baisse en 2011 ». Enfin, le rapport explique que l’écart de prix entre fruits et légumes issus de l’agriculture biologique et traditionnels s’est creusé, les premiers étant en moyenne 88% plus chers que les seconds.
Le dossier de presse présentant les résultats de l’étude et le planning de Bruno Le Maire du jour sont disponibles en ligne.