Bruno Le Maire a rencontré hier mardi 23 août des producteurs de fruits et légumes dans les Pyrénées-Orientales. Les attentes de la profession, acculée et désespérée, étaient élevées et le ministre de l’Agriculture a tenté d’y répondre. Ainsi, dès son arrivée, il a promis une réponse « immédiate et concrète », et a illustré ses propos en participant à une opération de contrôle de camions en provenance d’Espagne au sud de Perpignan. Il a ainsi annoncé sa décision de sanctionner les fraudeurs : « Ceux qui jouent avec le calibrage des fruits, ceux qui jouent avec les prix en n’ayant pas de bon de commande seront sanctionnés. Je ferai en sorte qu’ils soient plus durement sanctionnés dans les semaines à venir. Aujourd’hui, les sanctions sont insuffisantes, et ceux qui en crèvent à la fin, ce sont les producteurs ». En effet, les producteurs espagnols ne sont pas soumis aux mêmes contraintes que les français, qui subissent de plus une forte pression de la part de la grande distribution. En outre, alors qu’un producteur de pêches français est rémunéré en moyenne 11€ de l’heure, son homologue de l’autre côté de la frontière touchera au mieux 4 à 5€…
- La traque aux camions espagnols sans bon de commande devrait donc être intensifiée du côté des services de la répression des fraudes.
Bruno Le Maire a également rassuré la profession sur son soutien infaillible et a reconnu leur nécessité en expliquant qu’il était venu « manifester [son] soutien à tous les arboriculteurs et producteurs français. On a besoin d’eux, de leurs compétences et de leurs productions. Il faut donc les aider à passer ce cap difficile ». Concernant les actions désespérées menées par les producteurs pour exprimer leur colère, comme le fait d’avoir forcé le consulat d’Espagne à Perpignan pour y déverser des centaines de kilos de fruits, Bruno Le Maire a affirmé comprendre le « désespoir » à l’origine des incidents mais a néanmoins condamné les violences.
Alors que les producteurs souhaitent des mesures immédiates d’allègement de trésorerie, c’est sur le fond que le ministre préfère agir : « il faut être capable d’apporter des réponses de fond. Il est donc indispensable d’harmoniser les règles européennes. Une des clés pour aider les producteurs français est que le coût du travail doit être à peu près semblable et compétitif par rapport à celui des espagnols ou des italiens ».
- Il a néanmoins promis aussi des mesures immédiates, déclarant que : « il y aura plusieurs millions d’euros d’argent public à disposition », expliquant que « c’est un effort financier important dans une période budgétaire particulièrement difficile ».
Les producteurs devront préciser leurs besoins pour qu’un montant soit avancé. Les banques sont également sollicitées par le ministre, qui leur demande de consentir des efforts en étalant ou en reportant par exemple des échéances de prêts. Il a ainsi avancé qu’ « il ne serait pas normal que les banques que nous avons aidées en 2008 n’aident pas les producteurs en difficultés ». La MSA se verra aussi demander « des efforts supplémentaires ».
Le plan de sortie de crise qui sera mis en place à l’occasion de la réunion du 7 septembre 2011 promet donc d’apporter une « réponse conjoncturelle, structurelle et européenne ».