Les géants Carrefour et McDonald’s ont des soucis à se faire en Chine. En effet, à l’occasion de la Journée internationale des droits des consommateurs qui s’est tenue le 15 mars en Chine, la très influente China Central Television (CCTV) a décidé de s’attaquer à ces deux leaders.
Elle a ainsi diffusé un reportage dans lequel elle pointe leurs dérives : on peut y voir un restaurant McDonald’s servir des ailes de poulet 90 minutes après les avoir préparées (sachant que normalement elles ne peuvent rester que 30 minutes en attente et doivent être jetées sinon) et des employés d’un magasin Carrefour de Zhengzhou modifier les dates d’expiration de poulets et en écouler d’autres en tant que poulet fermier haut de gamme élevé en liberté alors qu’il ne s’agit que de poulets jeunes standards, deux fois moins chers.
La State Food and Drug Administration n’a pas tardé à réagir suite à la diffusion de ces images et a immédiatement dépêché des enquêteurs pour vérifier les pratiques des deux géants. Le supermarché et le restaurant pointés du doigt dans le reportage ont même brièvement été fermés.
Carrefour et McDonald’s ont été contraints de faire amende honorable. Ainsi, McDonald’s Chine a réagi en affirmant « attacher une très grande importance à ces violations de règlements » et a promis d’ « empêcher que ce genre d’incident se reproduise ». Carrefour a pour sa part affirmé avoir « immédiatement ouvert une enquête » et promet de « sévèrement sanctionner » ce type de pratique.
S’attaquer à de grandes chaînes étrangères permet aux autorités chinoises de donner le ton. « Taper sur les leaders du marché est une façon de donner l’exemple pour tout le reste des acteurs, y compris locaux », a ainsi expliqué un cadre d’une grande chaîne de distribution européenne. Car ces derniers ne sont pas en reste en matière de manquements quant à l’hygiène et à la salubrité de leurs produits : poudre de lait contaminée à la mélamine, crevettes gonflées au collagène, porc contaminé… AsiaInspection révélait en début d’année que les produits chinois ne remplissaient pas les critères d’une inspection alimentaire sur deux en 2011.
Mais c’est aux firmes occidentales que les autorités ont préféré s’attaquer. « Il faut que l’on soit irréprochables. C’est la règle du jeu », a affirmé le cadre, ajoutant que les contrôles sanitaires représentaient un temps considérable.
Or, cette manœuvre gouvernementale ne convainc pas certains internautes. Ainsi, l’un d’entre eux a même déclaré : « Je fais davantage confiance à McDo qu’à CCTV ». Reste que les enseignes occidentales commercialisant leurs produits en Chine ont tout intérêt à se tenir à carreau.
Source : agro-media.fr avec LSA (Jean-Noël Caussil), Métro et Le Figaro (Julie Desné).