Carrefour a profité de l’annonce de ses résultats semestriels pour informer la presse qu’il jetait l’éponge dans ce qui était devenu une véritable déroute brésilienne. Le communiqué est sans appel : « nous prenons acte ce jour de la décision du BNDES de ne pas financer l’opération telle que proposée par Gama et constatons donc que les conditions nécessaires à la réalisation de cette proposition ne sont pas réunies pour sa poursuite ». Face à ce nouveau constat d’échec, une question vient aux lèvres : pourquoi Carrefour s’est-il fourré dans ce guêpier brésilien ? Et Casino de prendre acte de la nouvelle par un communiqué tout aussi laconique : « le groupe Casino prend acte du retrait par Abilio Diniz, BTG Pactual et Carrefour de leur projet ». Car, même si c’est toujours plus facile de le dire après, le projet comportait bien de nombreuses zones de doutes. Tout d’abord, il était couru d’avance que Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino, véritable expert de la finance, avait cadenacé le contrat passé avec Abilio Diniz pour limiter ce type de risques. De plus, le montage financier imaginé a fait l’objet de nombreuses critiques. Le retournement de veste de la BNDES, sorte de caisse des dépôts brésilienne, a achevé de couler le projet. Bref, nouvel échec pour Lars Olofsson. Et celui-ci intervient alors que d’autres difficultés ne sont toujours pas résolues. Du côté des résultats, Carrefour affiche un bilan de ses ventes pour le deuxième trimestre en accord avec les prévisions, mais pas extraordinaire. Le chiffre d’affaires est de 22,4 milliards d’euros, en légère hausse de +0,9%. Les ventes représentent 9,86 milliards d’euros, stables. Les hypers reculent de 1,7% et les supers prennent 1,3%.