Le Brésil est actuellement le théâtre d’une véritable guerre entre les distributeurs français Carrefour et Casino. Autant le dire tout de suite, tous les coups sont permis. Preuve en est l’annonce lundi matin via un communiqué de presse de l’accord du conseil d’administration de Carrefour pour le projet de partenariat proposé par Gama.
A peine trois heures plus tard, Casino dégainait un premier « contre-communiqué » : « Le groupe Casino considère que Carrefour et ses administrateurs engagent leur responsabilité en acceptant, malgré les avertissements, une opération engagée de manière hostile et menée dans le cadre de négociations illégales ». Fini les politesses, les mots choisis sont tranchants ! Et encore trois heures plus tard, nouvelle contre attaque : « Le groupe Casino annonce qu’il a saisi, le 1er juillet 2011, la Chambre de Commerce Internationale d’une seconde procédure d’arbitrage à l’encontre du groupe Diniz, suite à la proposition présentée le 28 juin 2011 simultanément à la CBD et ses actionnaires ».
Et le déplacement personnel de Jean-Charles Naouri, PDG de Casino, achève de prouver la détermination du groupe de ne pas se laisser déposséder de ses affaires brésiliennes. Il entend rencontrer Luciano Coutinho, président d’une des parties prenantes de ce feuilleton, la Banque nationale brésilienne de développement (BNDES). Ce dernier a d’ailleurs affirmé que, « sans accord entre CBD Pao de Açucar et Casino », les 2,4 milliards de dollars apportés par la BNDES ne seraient pas disponibles, d’après Les Echos. Casino dispose d’un as dans sa manche : son droit de veto au sein de CBD, son partenaire depuis 1999. Ainsi, Carrefour a pris ses précautions en prévenant que « la décision du conseil d’administration de Carrefour est conditionnée à l’approbation par CBD de la proposition reçue ». Comme un présage du dénouement de cette histoire, l’action de Carrefour a chuté à la Bourse de Paris lundi soir (-1,63%), quand celle de Casino progressait (+1,39%).