Trois étapes pour cette opération complexe : tout d’abord, CBD, le numéro deux de la distribution au Brésil, fusionnerait avec Gama, société brésilienne détenue à 100% par le fonds BTG Pactual, et serait ainsi recapitalisé de 1,5 milliards d’euros. Deuxième étape, une coentreprise serait créée entre Carrefour et Gama, détenue à 50% par chacun des protagonistes. Carrefour y apporterait ses actifs locaux et Gama CBD. Dernière étape, 90 millions de nouvelles « actions de préférence », c’est-à-dire sans droit de vote, seraient offertes à Gama, soit 11,7% du capital de Carrefour.
En plus de cela, un pacte d’actionnaires serait signé entre la société brésilienne et Blue Capital (Colony et Groupe Arnault), actuellement détenteurs de 14,1% du capital et 20,2% des droits de vote de Carrefour. Astucieusement, ce pacte limite leur participation à un maximum de 30% du capital et des droits de vote de Carrefour, seuil de déclenchement d’une OPA selon les règles établies par le gendarme de la Bourse.
Reste que Casino, détenteur de CBD à hauteur de 37% n’a pas encore donné son avis sur la question ! Et les deux mastodontes français de la distribution étaient déjà en contentieux, avant cette affaire, au sujet de la CBD… Et l’enjeu est de taille : 13,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 1 647 magasins. L’annonce de la fusion par Carrefour a fait grimper son titre en bourse de 1,6%, tandis que celui de Casino chutait de 3%.