Le Groupe Soufflet a réussi une prouesse technique : valoriser de la poussière de céréales afin de l’utiliser comme source d’énergie ! Pour cela, le groupe a développé un nouveau concept de chaudière biomasse, qui est installé depuis septembre 2011 sur le site de Nogent-sur-Seine (10). Cette nouvelle chaudière valorise les poussières émises par les deux malteries du site, qui servent alors de combustible. Pratique, surtout lorsque l’on sait que le Groupe Soufflet est le premier collecteur privé français de céréales et que de part son activité de meunier il produit également beaucoup de poussières de céréales. « L’orge de brasserie destinée à nos deux malteries est au préalable stockée dans des silos et nettoyée. Ce procédé produit sur le site même d’importantes quantités de poussières de céréales », difficilement valorisables, « au mieux comme aliments pour bétail », a expliqué le directeur marketing du groupe, Thierry Berger.
Dans cette nouvelle chaudière, les poussières sont brûlées à 1000°C, puis chauffent de l’eau, qui va ensuite transmettre sa chaleur grâce à un système d’échangeurs. La chaleur ainsi récupérée est alors utilisée lors de la dernière étape du processus de maltage qui consiste à sécher le malt. « Cela permet de créer une véritable économie circulaire, puisque les déchets issus du nettoyage des matières premières sont recyclés pour sécher le produit fini », se réjouit le directeur marketing.
Il s’agit d’une véritable prouesse technique, étant donné que la poussière de céréales n’est pas homogène et « peut contenir de la paille et parfois du grain ». « Il est aussi nécessaire de gérer l’humidité de cette poussière ». Le Groupe Soufflet s’est allié au fabricant Compte R pour mettre au point cette chaudière de dernière technologie. Elle est d’une puissance de 6 MW et peut brûler jusqu’à 1,5 tonnes de poussières de céréales par heure.
Avec 12 000 tonnes de poussières brûlées par an, elle a permis au site de réduire de 73% sa facture de gaz naturel. La valorisation des déchets permet en outre d’éviter leur transport et donc de réduire encore davantage les quantités de CO2 émises. La substitution du gaz naturel par ce nouveau combustible a ainsi permis d’économiser 8 700 tonnes de CO2 et la valorisation des déchets 1 000 tonnes, soit 9 700 tonnes de CO2 économisées au total.
L’ADEME a encouragé ce projet et a débloqué à cette fin une aide de 1,6 millions d’euros pour aider le Groupe Soufflet dans cet investissement. Le montant final du projet s’est en effet élevé à plus de 4 millions d’euros. Le projet a été intégré dans le cadre du « Fonds chaleur » de l’ADEME et cette chaudière innovante a fait partie des lauréats de l’appel à projets 2009 du fonds.
Au regard du succès rencontré par le projet et des économies d’énergie réalisées, d’autres sites de production du groupe pourraient bientôt être équipés de cette chaudière dernier cri.
Source : agro-media.fr avec Le Moniteur (Stéphane Miget), Enerzine et Echo Nature.
Ci-dessous, le Groupe Soufflet présente sa nouvelle chaudière en vidéo :