C’est la question à laquelle de nombreux projets européens ont tenté de répondre. En effet, les récentes crises sanitaires et notamment la tristement célèbre affaire Escherichia coli ont ravivé les craintes des consommateurs. Aussi étrange que cela puisse paraître, les peurs des consommateurs évoluent de façon inversement proportionnelle aux risques réels.
- Ainsi, concernant cette crise, des scientifiques de l’université de Gand, en Belgique, ont découvert dans le cadre du projet VEG-I-TRADE (« Impact of climate change and globalisation on safety of fresh produce governing a supply chain of uncompromised food sovereignty ») que les consommateurs étaient très inquiets par rapport à l’émergence de la bactérie E. coli entérohémorragique, bien que la confiance gouvernementale calme les peurs et encourage les citoyens à consommer des produits frais.
- De la même façon, une enquête publiée sur deux sites web de journaux (Het Laatste Nieuws et De Morgen) a été menée sur 6 132 personnes. En les interrogeant, les chercheurs ont découvert que 65% des lecteurs étaient inquiets, 64,2% considéraient que le risque de contamination était élevé, 56% étaient suspicieux, 20% étaient fâchés et près de 33% étaient effrayés. Plus de 31% des sondés ont déclaré qu’ils comptaient réduire leur consommation de produits frais et 80% d’entre eux ont indiqué qu’ils laveraient mieux leurs fruits et légumes. Plus de 50% des consommateurs interrogés pensent qu’ils peuvent éviter que la contamination ne les touche. Les femmes étaient plus inquiètes que les hommes, et les jeunes lecteurs de moins de 35 ans étaient plus concernés par l’épidémie que ceux de plus de 35 ans. Les moins de 24 ans et les plus de 65 ans étaient ceux qui faisaient le plus confiance aux autorités. Finalement, les plus inquiets et suspicieux étaient ceux qui avaient le plus prévu de réduire leur consommation de produits frais. Selon les chercheurs, la communication autour de l’élément déclencheur de la crise influencerait grandement les achats et la consommation des produits frais.
- Le projet FOODRISC (« Food Risk Communication, Perceptions and communication of food risks/benefits across Europe : development of effective communication strategies ») s’est pour sa part attaqué à la question du marketing idéal pour rassurer les consommateurs. Il en ressort qu’un équilibre entre les allégations bénéfices, les risques et les informations générales destinées aux consommateurs doit être établi.
C’est à présent au tour des industriels de tirer parti des résultats de ces travaux.