Dans sa note publiée récemment sur la compétitivité des IAA, l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA) rappelle que si les industriels français ont des atouts pour répondre aux nouveaux enjeux alimentaires, mais qu’ils doivent dès aujourd’hui résoudre la problèmatique de compétitivité qui les empêche de réaliser pleinement leur potentiel.
Redonner aux entreprises la capacité d’entreprendre
L’ANIA rappelle ainsi que parmi les principaux enjeux de compétitivité de l’industrie alimentaire, il faut redonner aux entreprises la capacité d’entreprendre. « Le secteur alimentaire connait une diminution importante de ses marges depuis 2007, alors qu’elles se restaurent dans tous les autres secteurs industriels. En amont, notre secteur souffre de la volatilité des coûts des matières premières.
En aval, le rapport de force déséquilibré entre les transformateurs et la distribution limite la capacité des industriels à répercuter la hausse de leurs coûts de production. La part des matières premières dans les produits transformés peut représenter jusqu’à 70% du coût de revient du produit fini ».
En effet, lorsque le prix des matières premières augmente, les industriels sont confrontés à deux choix : augmenter le prix de vente de leurs produits ou réduire leurs marges.
« Dans la filière alimentaire, les industriels sont dans l’incapacité de répercuter la totalité de la hausse de leurs coûts de production dans le prix final », explique l’ANIA. Cette course aux prix les plus bas est réelle : depuis 2013, l’inflation du prix des produits alimentaires n’a cessé d’être négative.
Depuis 2008, l’investissement des IAA a reculé de 20%
Une situation qui pèse sur la capacité d’innovation et d’investissement des entreprises de l’IAA. En 2015, l’investissement des IAA a stagné. Au total, depuis 2008, l’investissement a reculé de près 20 %. Par ailleurs, s’ajoute le poids de la fiscalité. La fiscalité des entreprises a en effet augmenté de près de 1,2 Md€.
Au total, bien que ne représentant que 20% de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière, le secteur agroalimentaire a contribué pour près de la moitié (49 %) à la hausse de sa fiscalité constatée dans l’industrie manufacturière entre 2011 et 2016. Par ailleurs, «l’empilement constant de nouvelles normes, au-delà des exigences de l’Union européenne et en opposition totale avec les normes qui s’appliquent à nos concurrents, ne peut que diminuer la productivité de notre industrie et sa compétitivité » estime l’association.
Modernisation des outils
Enfin, l’amélioration de la productivité industrielle française passera par la modernisation de l’outil de travail. Elle ne peut qu’être le fait d’investissements lourds, rendus plus difficiles par la faiblesse des marges de manœuvre financière des entreprises. En l’absence d’investissements, la France accuse un retard qui risque de se creuser avec ses principaux concurrents dans le domaine agroalimentaire.
Valoriser la France à l’export
À l’international, la France est aujourd’hui en recul sur ses marchés export. En 2000, la France était le 3ème pays exportateur de produits agricoles et agroalimentaires. Aujourd’hui, le secteur alimentaire occupe le 6ème rang mondial, dépassé successivement par l’Allemagne en 2006, le Brésil en 2011 et la Chine en 2013.