C’est un beau match juridique qui a opposé la Confédération paysanne à Lactalis. En effet, ce dernier était à l’origine de la rencontre, motivée par un conflit au sujet du blocage d’une usine du groupe. Mais pour mieux comprendre les faits, revenons au point de départ : le 17 août 2009, une soixantaine d’agriculteurs de la Confédération paysanne se sont rendus à l’usine d’Andrézieux-Bouthéon, dans la Loire (42), appartenant à Lactalis. Ils sont en colère, et se battent pour obtenir une augmentation du prix du lait qui leur est payé par les transformateurs. Ils bloquent alors le site, empêchant le personnel de travailler.
Face à cette situation, autant dire que le leader des produits laitiers est agacé. Lactalis décide alors de porter plainte contre la Confédération paysanne. Le match peut alors commencer.
- Le 1er juin 2011, l’avocate Me Aurélie Guillard, de l’équipe de Lactalis, réclame plus de 14 000€ de dommages et intérêts au syndicat et à son secrétaire général de l’époque des faits, Philippe Marquet, pour le blocage.
- Pourquoi une telle somme se demandent aussitôt les spectateurs ? Principalement en raison des salaires versés au personnel lors du blocage alors que ce dernier n’avait pas pu travailler.
- Aussitôt, Me Chantal Jullien, de l’équipe de la Confédération paysanne et de son ancien secrétaire général, contre-attaque et dénonce un « procès d’intimidation devant une juridiction civile, car Lactalis est régulièrement débouté de ses demandes en réparation de l’Etat devant les juridictions administratives ».
- Les deux camps sont au coude à coude, la tension est palpable.
- Finalement, ce sera à l’arbitre de rendre son jugement et de donner l’avantage à la Confédération paysanne.
Ainsi, le tribunal a finalement débouté Lactalis « de l’ensemble de ses demandes » et l’a condamné « à payer à la Confédération paysanne de la Loire et à Philippe Marquet la somme globale de 1 500€ » pour remboursement des frais de justice. Bien que les magistrats aient reconnu que « le blocage du site, tant au niveau de ses entrées que ses sorties, est démontré », aucune faute n’a été retenue de la part de la Confédération paysanne, étant donné qu’ « aucune dégradation ou destruction n’a été à déplorer ».
Finalement, c’est entre supporters que le match a été rejoué et que les conflits ont éclaté : des affrontements ont en effet eu lieu entre une partie des manifestants de la Confédération paysanne (les chiffres diffèrent selon les sources : 1 000 intervenants selon le syndicat, 600 selon la police) et les forces de l’ordre qui bloquaient la rue menant au Palais de justice.
Conclusion : jeu, set et match en faveur de la Confédération paysanne.