Pâques se traduit généralement par une véritable ruée vers le chocolat, en Europe particulièrement, où les ventes des œufs et lapins en chocolat explosent dans les jours qui précèdent le dimanche de Pâques.
Dans cette industrie qui pèse plus de 100 milliards de dollars, dominée par les américains, les italiens et les suisses, la France ne fait son entrée qu’à la 26ème place avec le chocolatier Cémoi qui affiche un chiffre d’affaires d’un peu plus de 4 milliards de dollars en 2018.
Les deux premiers fabricants mondiaux sont américains, ce sont les groupes Mars Industries (Mars, Bounty, Twix, Snickers, et M&M’s) et Mondelez (Oréo, Milka et Cadburry). En Europe, les leaders sont l’italien Ferrero (Nutella et Kinder) et les suisses Neslté et Lindt.
Limiter l’impact du Covid-19
«Etant donné que le chocolat n’est pas un produit de première nécessité, les ventes des principaux chocolatiers devraient pâtir de la crise sanitaire actuelle. Ceci étant, ces derniers viennent d’annoncer plusieurs mesures pour sécuriser l’emploi de leurs salariés et même octroyer quelques primes» commente Antoine Fraysse Soulier, responsable de l’analyse de marchés chez eToro.
C’est le cas du géant américain Mondelez International qui vient d’augmenter de 2 dollars de l’heure ses effectifs dans la fabrication, du 23 mars au 2 mai, et qui va distribuer un bonus de 125 dollars par semaine à ses représentants commerciaux.
En Europe, c’est Nestlé qui vient d’adopter récemment plusieurs mesures pour limiter l’impact du Covid-19 sur la sécurité de ses employés contraints au chômage partiel, le groupe vient d’offrir un minimum de douze semaines de salaire. Le géant agroalimentaire suisse, dont la partie chocolat et confiseries avec KitKat, Smarties et Crunch, ne représente que 8,5% de son chiffres d’affaires, parait un des mieux armés du secteur, avec une diversification importante de ses activités (café, produits laitiers, glaces, boissons en poudre et produits de parapharmacie).
Des révisions à la baisse du CA
«Malgré ses propriétés anxiolytiques utiles en période de confinement, l’industrie pourrait encore faire face à des jours difficiles, avec des révisions à la baisse du chiffre d’affaires des plus grands fabricants mondiaux. Alors que ceux qui dominent l’industrie ont l’avantage de la diversification et d’une exposition limitée au marché du chocolat, les petits producteurs (tels que Cemoi) n’ont pas cet avantage. Comme la plupart des denrées alimentaires qui ne sont pas de premières nécessité, la vente de chocolats pourrait repartir significativement après la fin de la pandémie du Covid-19» estime le responsable de l’analyse de marchés.