AFNOR Certification, acteur majeur de la normalisation et de la certification, a récemment obtenu son accréditation pour auditer les rapports de durabilité des entreprises, conformément à la directive européenne sur le reporting de durabilité (CSRD). Ce nouveau cadre, qui remplace la Déclaration de performance extra-financière (DPEF), impose progressivement aux entreprises cotées et non cotées de publier des données fiables sur leurs performances environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
Contrairement aux audits financiers traditionnels, AFNOR Certification met l’accent sur l’amélioration des pratiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). En analysant non seulement les indicateurs mais aussi leur pertinence et leur sincérité, l’organisme se positionne comme un observateur indépendant, doté de plus de 20 ans d’expérience dans l’évaluation des démarches RSE, notamment via la norme ISO 26000.
Un marché diversifié et pragmatique
Le modèle français de la CSRD, piloté par la Haute Autorité de l’Audit (H2A), encourage la diversité des acteurs certifiants. Si les entreprises font souvent appel à leur commissaire aux comptes (CAC) pour assurer la continuité avec leur rapport financier, elles peuvent également choisir un organisme tiers indépendant (OTI) tel qu’AFNOR Certification. Cette approche permet de croiser les expertises financières et extra-financières, notamment via la « co-assurance », où plusieurs vérificateurs travaillent ensemble pour certifier un rapport de durabilité.
AFNOR Certification dispose de plusieurs avantages distinctifs dont l’expertise RSE éprouvée : Au-delà de la conformité, l’organisme évalue la sincérité et la pertinence des données ; l’approche sectorielle avec des experts, spécialisés par filière, tiennent compte des spécificités propres à chaque secteur d’activité ; et enfin une vision terrain : Forte d’une expérience en certifications liées à la santé-sécurité, à l’énergie ou encore à l’économie circulaire, l’organisation accompagne des entreprises soucieuses de leur impact.
Enjeux et perspectives face à la CSRD
Si la directive européenne est saluée pour sa transparence et sa comparabilité, certains déplorent un déploiement trop rapide, perçu comme un frein à la compétitivité des entreprises européennes. Toutefois, Julien Nizri, directeur général d’AFNOR Certification, souligne que les démarches de durabilité sont désormais incontournables. «Directive ou pas directive, les entreprises ont embrassé le rythme inexorable de la durabilité – agir, évaluer, rendre compte, transformer – car préparer la résilience dans un monde à +2 degrés est désormais une nécessité vitale», affirme-t-il.
Le modèle VSME, plus accessible pour les PME, offre une alternative intéressante en incitant l’ensemble de la chaîne de valeur – donneurs d’ordre, fournisseurs et sous-traitants – à s’aligner sur les principes de durabilité. Comme l’explique Alain Jounot, responsable de l’accompagnement RSE du groupe AFNOR : « Par effet d’entraînement, même les entreprises non assujetties pourraient être concernées de facto».