Le député centriste Charles de Courson a déposé un amendement visant à taxer les sacs pour fruits et légumes non biodégradables à partir du 1er janvier 2014. La Commission des Finances de l’Assemblée Nationale a adopté ce nouvel amendement, qui n’est bien sûr pas du goût des producteurs de fruits et légumes et de la Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution (FCD).
L’objectif de Charles de Courson en créant cette taxe est de « faire basculer tout le monde vers des sacs en plastique biodégradables, qui coûtent certes plus cher, mais qui au moins quand on les abandonne, se dégradent assez rapidement en quelques mois », mais aussi de « développer des alternatives plus écologiques permettant de soutenir le développement de nos entreprises ».
La ministre du Budget, Valérie Pécresse, s’est déclarée pour sa part « pas hostile » à une telle taxe mais regrette son montage financier.
De leur côté, la FCD et l’Union Nationale des syndicats de Détaillants en Fruits, légumes et primeurs (UNFD) ont publié un communiqué commun dans lequel elles mettent en garde le gouvernement contre les conséquences d’une telle taxe.
Selon elles, « cette taxe, d’un montant de 500 millions d’euros par an, équivaudrait à une hausse des prix des fruits et légumes de l’ordre de 5%. A l’heure où les français sont inquiets sur leur pouvoir d’achat, une telle inflation sur des produits alimentaires de première nécessité serait un frein à la consommation […] et viendrait à l’encontre de la politique de santé publique prônée par le PNNS ».
De plus, le fait de changer les sacs plastiques actuels par des sacs biodégradables reviendrait selon les deux interprofessions « à tripler ou quadrupler le prix de chaque sac », ce que le secteur aurait bien du mal à supporter étant donné les crises qu’il a du traverser cette année (Escherichia coli, météo…).
La FCD et l’UNFD ont enfin douté du réel impact environnemental des sacs biodégradables, en rappelant que « la production actuelle de sacs biodégradables est loin d’avoir un sens environnemental puisqu’elle pourrait entraîner une consommation très importante d’énergie et de fortes émissions de CO2 ».
Au total, « 12 milliards de sacs sont distribués chaque année » pour les fruits et légumes, et ces derniers sont « indispensables […] pour des raisons d’hygiène et de sécurité ». Impossible donc de s’en passer, et trop cher de les substituer selon la FCD et l’UNFD.
Ce sera au tour des députés de se pencher sur cet amendement le 29 novembre 2011.