Le chocolat fascine et inspire. Les nouvelles tendances du secteur, éphémères ou durables, participent à cet émerveillement et à ce renouveau créatif. Le chocolat qu’on dévorait s’est mis à nous dévorer à chaque instant. Mais pourquoi cette passion ? Quel chocolat nos enfants dégusteront-ils dans un proche futur ? Afin d’anticiper les tendances de demain, le Salon du Chocolat a lancé en partenariat avec INfluencia, ChocoTrends : l’Observatoire des tendances chocolat.
Que traduit cette folie pour le chocolat ?
Noir, lait ou blanc, artisanal ou industriel, intégrant plus ou moins de cacao dans sa composition, ce qui prime dans le chocolat, c’est avant tout sa valeur émotionnelle : le plaisir, l’hédonisme, la gourmandise, la convivialité, le partage, le raffinement et le privilège, l’intimité, le souvenir, la régression.
Finalement, le chocolat est multi-dimensionnel. Un peu comme le vin, soulignent les membres de l’Observatoire. Son spectre est très large allant de l’industrialisation à l’émotion ou au convivial en passant par l’intime, la manie ou l’addiction. Avec le chocolat, on est encore dans le domaine de l’instinctif.
Le chocolat s’inscrit bien-sûr dans les tendances de fond de l’alimentaire. Cinq tendances incontournables se distinguent :
- praticité,
- naturalité,
- développement durable,
- plaisir
- et santé.
La santé était la tendance phare en 2006-2007. Mais la crise est passée par là, et les consommateurs, à la recherche d’un bénéfice immédiat, se sont rabattus sur des produits moins chers. Toutefois, ce thème ne les laisse pas indifférents, car ils sont persuadés qu’une bonne alimentation permet de bien vieillir. Autant de raisons qui font que la crise n’est qu’un frein conjoncturel à l’essor de ce critère.
Quel chocolat pour demain ? Les grandes tendances à retenir.
- Première tendance : le besoin de partage, car il suscite curiosité et générosité. D’où l’importance des ateliers de dégustation ou de création et l’intérêt de mieux maîtriser cette matière. Cette dimension répond aussi au besoin de « homemade », au « cocooning », à l’intimité, à la dimension plaisir. …
- Deuxième tendance : la personnalisation. Il faut rebondir sur les événements personnels, sur les saisons, les moments de la journée.
- Troisième tendance : la nécessité du jeu, de l’expérience et de l’échange. Imaginer des produits ou des kits qu’on apprend à manipuler chez son chocolatier lors d’un atelier mais qu’on peut ensuite travailler chez soi. L’échange est important. Pour répondre aux besoins des consommateurs qui veulent faire plaisir à l’autre en offrant un objet (en chocolat), exceptionnel et exclusif. Car c’est de ce dialogue que viennent la fidélité et la curiosité d’aller plus loin dans les expériences.
- Quatrième tendance: la notion de rareté. Face à cette démocratisation bien gérée, il est important de préserver le côté précieux du chocolat. Avec un emballage renouvelé, sublimé qui invite à un moment particulier (qu’il s’agisse de le cuisiner ou de le déguster). Mais aussi avec un vocabulaire qui lui serait propre (millésimes, crus) et des créations de liens exceptionnels avec d’autres univers comme celui du vin. Pourquoi ne réserver le chocolat qu’à la fin du repas, à un goûter ou pour le café ? Et pourquoi pas à l’apéritif ou à un autre moment de la journée ? Un repas tout en chocolat ? Avec des produits à inventer.
- Cinquième tendance : ne rien s’interdire, faire appel à d’autres cultures, des associations de produits inattendus, des innovations…
- Sixième tendance : s’adresser à d’autres cibles. Le chocolat doit toucher l’ensemble de la population. Il a son rôle à jouer auprès des seniors ou de personnes souffrantes, parfois jeunes et privées de chocolat à cause d’un régime. Il peut et doit être source de sensations retrouvées ou de frustrations gommées. Avec des produits gustativement intacts mais des textures plus fondantes, et des compositions équilibrées privées de mauvais gras et de sucres.
Alors à quand le chocolat inscrit au patrimoine mondial de l’humanité ?
Source : dossier Chocotrends, disponible en ligne.