Les prix dans la grande distribution font toujours débat et cette fois, ce sont les agriculteurs et producteurs de pommes de terre qui ont fait preuve d’originalité pour manifester leur mécontentement. Une quinzaine d’agriculteurs nordistes ont investi les rayons d’Auchan Roncq pour y racheter toutes leurs pommes de terre dont les prix leurs paraissent « trop bon marché ».
A l’initiative de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles du Nord (FDSEA) et l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), ce week-end, une quinzaine d’agriculteurs nordistes ont rejoint les rayons de l’hypermarché Auchan Roncq (dans le Nord), pour y racheter leurs pommes de terre. Le motif de leur courroux ? Les prix des pommes de terre jugé trop bas. A 2,99 euros les 25 kilos, les producteurs ch’tis tenaient à avertir les clients.
La crise russe en fond d’écran
Avec l’embargo russe, premier client européen, pèse lourdement sur les producteurs de pommes de terre français. Avec des volumes de production en chute de plusieurs tonnes et une météo 2014 capricieuse, les agriculteurs peinent à rentabiliser leurs exploitations.
Avec des prix cassés par la grande distribution et des aides européennes en baisse, les agriculteurs entendaient bien faire savoir aux consommateurs leurs difficultés. Les clients présents dans les rayons d’Auchan Roncq samedi dernier, ont été sensibilisés et certains n’ont pas hésité à faire savoir leur soutien.
Des clients partagés entre soutien aux agriculteurs et course aux bas prix
Avertis par des clients présents à Auchan Roncq, nous avons pu rencontrer quelques acheteurs aux caisses. En famille pour faire quelques courses, Eric, 44 ans et Isabelle, 42 ans, comprennent les problèmes des agriculteurs. « Quand je travaille, j’attends d’être payé à hauteur de mes efforts, explique Eric. Je comprends tout à fait que c’est difficile pour les agriculteurs et ils ont bien raison de réagir ». De son côté, Isabelle n’hésite pas à affirmer que « sans eux, on n’aurait pas ses pommes de terre dans nos assiettes ».
Hakim, 31 ans, est d’accord mais son soutien est plus mitigé. « Je les respecte beaucoup, ils travaillent et espèrent pouvoir en vivre. Grâce à leur travail, on consomme français et local, c’est vrai. Je comprends leur colère mais enfin les temps sont durs pour tout le monde, les français ont un porte-monnaie plus petit aussi et les bas prix, c’est ce qu’on recherche tous. »
En attendant qu’une entente soit trouvée entre la grande distribution et leurs fournisseurs-producteurs, les 25 kilos sont toujours à 2,99 euros…