Huit fermes de Grez-en-Bouère (53) sont victimes d’une bien triste affaire. En effet, leurs vaches sont contaminées aux polychlorobiphényles, plus communément appelés PCB, et ils n’ont d’autre choix que de les faire abattre.
C’est le cas de l’exploitation de Pierre Leroyer, éleveur de 61 ans en plein désarroi. Il a du se résoudre à faire abattre ses 142 vaches, impropres à la consommation. La moitié a déjà été abattue dimanche dernier, et l’autre moitié le sera la semaine prochaine, comme le rapportent nos confrères de France Soir. Il a expliqué à l’AFP combien cette décision lui pesait : « c’est un crève-cœur, mais nous n’avions plus le choix. Une expertise judiciaire a montré cet été que nos bêtes présentaient des taux de concentration en PCB plus de dix fois supérieurs aux normes tolérées et estimé que leur décontamination était impossible ».
En effet, le troupeau avait été mis sous séquestre dès mars 2011, étant donné que les autorités avaient relevé un taux de PCB inquiétant dans la graisse des animaux.
Il s’agit de la première des huit fermes concernées à faire abattre son troupeau.
La source très fortement suspectée de la pollution serait une usine Aprochim, filiale du groupe Chimirec. Comme par hasard, celle-ci traite les matériaux souillés aux PCB… Drôle de coïncidence. Qui n’en est pas une, selon les autorités qui ont déjà obligé l’entreprise à verser 50 000€ de provisions en mars à Pierre Leroyer pour payer les frais d’entretien de son troupeau, invendable, puis 35 000€ de plus en août afin de le faire abattre.
Selon Me Vincent Jamoteau, l’un des avocats de l’agriculteur, son exploitation « perd 9 000€ par mois, sans compter le préjudice moral et psychologique ». L’avocat a également indiqué qu’une plainte avec constitution de partie civile devrait être déposée vendredi prochain auprès du doyen des juges d’instruction de Laval, afin de « tenter de faire accélérer l’enquête ouverte pour déterminer les causes de la pollution ».
Bien que l’usine nie être responsable, elle a été obligée au printemps de réduire de moitié son activité et d’améliorer ses dispositifs de confinement et d’aspiration des polluants. L’ensemble des fermes concernées par cette contamination aux PCB se situe dans un rayon de 3 km autour du site d’Aprochim.