Frank Daniel a travaillé pendant onze ans chez Ricard. Il intègre l’entreprise en 1990 en tant que chef de secteur et acquiert dès lors un portefeuille de 750 clients et « tourne à une moyenne quotidienne de 15 à 30 petits jaunes ». En 2001, il est licencié car considéré comme inapte à rester dans l’entreprise, parce qu’il est alcoolique. C’est ce qu’il raconte dans son livre Dealer légal, co-écrit avec un journaliste de France Soir. Il y raconte sa descente aux enfers ainsi que les pratiques douteuses de Ricard pour faire vendre. Il cite ainsi par exemple ses arrivées fracassantes dans les bars, à coup de tournées générales, ses ventes aux bureaux des élèves des universités parmi bien d’autres pratiques. Il soutient que l’entreprise aurait recruté ses commerciaux en fonction de leur capacité à tenir l’alcool et conclut : « plus on vend, plus on est payé, et plus il buvait, plus il vendait… ». Ricard avait porté plainte contre Frank Daniel pour propos diffamatoires. La cour d’appel de Paris a décidé de débouter l’entreprise de sa plainte, donnant raison à l’ancien salarié. Ricard devra également verser 2 000€ de frais de dédommagements. La société a décidé de redorer son blason et de se défendre contre les accusations de Frank Daniel en faisant passer une note interne affirmant que « la consommation excessive d’alcool n’est pas, et ne doit pas être, chez Ricard une attitude favorisant la réussite professionnelle ». Pas sûr que cela suffise.