Les délégués syndicaux FO, CFDT et CGT se sont déclarés « abasourdis », suite au Comité Central d’Entreprise (CCE) du groupe Doux qui s’est tenu hier, mardi 5 juin. Ils ont d’ailleurs quitté la réunion avant son terme, en milieu d’après-midi.
Selon Raymond Gouiffès, délégué central CGT, la nouvelle direction « nous demandait d’approuver un texte dans lequel elle garantissait les emplois et le maintien des marques commerciales, le non-démantèlement de l’entreprise, la non-participation majoritaire de banques ou de groupes industriels au capital de Doux ».
Jusque-là, les syndicats opinaient du chef : « On était d’accord sur tout ».
« Mais, en fin de réunion, on nous a annoncé une première vague de licenciement (dans l’administratif). On ne peut pas cautionner des choses comme ça », conclue Raymond Gouiffès. « Moi je ne cautionne pas ça », a renchéri Jean-Luc Guillard, délégué CGT.
La nouvelle direction n’est donc pas parvenue à obtenir des syndicats la signature d’une motion de confiance, comme elle l’escomptait.
La déléguée syndicale FO, Nadine Hourmant, a déclaré à l’issue du CCE : « Il ne faut pas se voiler la face, il y a du licenciement dans l’air […]. Ils vont commencer par le siège administratif avant d’atteindre les sites. Personne n’est à l’abri au sein du groupe Doux ».
Une impression confirmée par la déclaration de Briec Bounoure, responsable du CCE et des affaires sociales de Doux, qui a estimé « impossible d’éviter restructuration et licenciements ».
De leur côté, les salariés du volailler ont bien reçu leurs salaires : « 100% des salaires ont été payés mardi à 18h pour 3 400 employés. C’est un exploit qui s’est fait avec l’aide de l’Etat », a déclaré le porte-parole Yannick Duvergé à l’AFP.
Les éleveurs travaillant pour Doux, de leur côté, ont été rassurés sur le fait que leurs prochaines livraisons seraient payées comptants. Seulement, ce sont les créances du groupe qu’ils détiennent déjà, qui s’élèvent pour certains éleveurs à 100 000€, qu’ils ont peur de ne jamais voir remboursées.
De fait, 200 producteurs ont décidé de s’unir en constituant une association de défense. « Cette association a pour objectif de défendre les éleveurs face au groupe. C’est l’aspect collectif qui est important », a expliqué Laurent Kerlir, le président de la FRSEA.
La FNSEA, pour sa part, réclame « une introspection, un travail de fond sur les filières animales et singulièrement sur la filière avicole », qui a des difficultés à rivaliser avec ses concurrentes européennes.
Source : agro-media.fr avec AFP, Les Echos (Marie-Josée Cougard), Ouest France (jean-Paul Louédoc) et TF1.