La bactérie Escherichia coli n’a pas fini de faire des dégâts. Après avoir causé la mort de près de 50 personnes en Allemagne, c’est à présent aux entreprises qu’elle s’en prend. La société SEB, qui avait produit les steaks hachés contaminés ayant rendu malade une dizaine d’enfant dans le Nord, a appris le 11 août 2011 que son principal client, Lidl, rompait son contrat. L’enseigne de hard-discount avait en effet distribué les steaks hachés incriminés et, suite à cette affaire, avait décidé de continuer à se fournir chez SEB mais en réduisant ses volumes. Or cette fois c’est bel et bien une rupture pure et simple de contrat qui est annoncée. Le producteur de viande risque de ne pas s’en relever, car l’enseigne de hard-discount assurait le débouché de 60% de sa production. SEB avait d’ores et déjà été placé en redressement judiciaire et tournait au ralenti. Ainsi, bien loin des 140 salariés et des 2 millions de steaks produits avant la crise, l’usine ne fait travailler aujourd’hui que 30 à 40 personnes. Et encore moins demain. Le patron de l’entreprise, Guy Lamorlette, ne voit plus le bout du tunnel : « Je crains le pire, que si l’on ne retrouve pas un repreneur […] on aille à la liquidation ». La filiale de SEB, Cerf, située en Meurthe-et-Moselle et comptant à son actif 50 salariés, est également concernée par cette rupture de contrat de Lidl et par un redressement judiciaire. Pourtant, selon le PDG, sa production de boulettes de viande et de viande hachée n’a nullement été touchée par la bactérie. La situation de l’entreprise semble bel et bien désespérée.