Parce que l’eau n’est pas une ressource inépuisable et qu’elle a un coût, le fournisseur de solutions d’eau, Veolia Water Terchnologies (VWT), accompagne les industries depuis plus de vingt ans vers le Re-use, une technologie évolutive permettant la réutilisation des eaux usées en utilités.
Pour Michel Danau, Sales manager chez Veolia, le grand défi aujourd’hui réside à convaincre les industries agroalimentaires françaises de la nécessité de se tourner vers le «Re-use» en toute sécurité. L’expert en eau nous explique pourquoi et comment cette technologie va devenir incontournable dans les années à venir pour ce secteur, grand consommateur d’eau. Propos recueillis par Nathalie Delmas
L’industrie agroalimentaire belge réutilise ses eaux usées depuis de nombreuses années. Or en France, les industriels du secteur sont encore réticents, pourquoi ?
Michel Danau : En Belgique, face au constat annuel de la diminution de la nappe phréatique, les industriels ont compris qu’il fallait sécuriser la source, récupérer l’eau usée, la traiter et la réutiliser plutôt que de la déverser dans la nature. C’est du bon sens. A cet effet, la technologie du Re-use proposée par VWT est devenue un standard dans l’industrie belge. Elle a été éprouvée et déployée depuis de nombreuses années sans jamais avoir rencontré de problèmes de contamination.
En France, la réglementation est plus complexe. De fait, la responsabilité de l’industriel est engagée envers la qualité et le risque. Aussi, souvent par crainte d’une contamination et par manque d’informations, l’industriel demeure réticent à récupérer et à réutiliser l’eau. Sa perception sur le sujet est encore erronée. Pour ce dernier, expliquer à un client qu’il utilise de l’eau usée dans son process est toujours délicat. C’est parfois cela qui le freine. Or, nous le répétons, ce n’est pas une eau usée que l’on va réutiliser mais bien une eau traitée.
Concrètement, à quoi va servir cette eau usée ?
M.D. : La technologie du Re-use permet d’utiliser l’eau non pas comme un ingrédient mais comme une utilité, après traitement. Cette eau va donc servir à faire du refroidissement par exemple ou du nettoyage de cuves et engendrer ainsi une réduction de coûts.
Des enjeux et défis autour de la création d’une eau potable de plus en plus complexes
Veolia privilégie la technologie de la voie membranaire et de l’osmose inverse pour le Re-use. Pourquoi cette technologie plutôt qu’une autre ?
M.D. : Tout d’abord, bien plus important que la technologie, VWT possède un savoir-faire et une efficacité garantissant la qualité de l’eau depuis plus de vingt ans. Face aux technologies existantes classiques reposant sur la filtration (à sable, par exemple), nous préconisons les technologies de l’osmose inverse et de l’ultra-filtration, pour une qualité de l’eau irréprochable.
Pour le Re-use, VWT utilise des systèmes membranaires. Après avoir réalisé une biologie qui permet d’identifier tous les polluants, nous obtenons une eau qui peut être déversée vers une eau de surface. Cette qualité d’eau va encore être améliorée avec l’ultra filtration (membranes UF) suivie par l’osmose inverse. Cette osmose inverse garantit une double barrière. Parallèlement, tous les paramètres qui sont importants font l’objet d’un suivi du contrôle qualité en temps réel, ce qui permet de détecter tout problème éventuel.
Il faut savoir que les membranes ne cessent de s’améliorer. Il y a plus de 30 000 types de membranes d’osmose inverse. Notre savoir-faire est de savoir quel est le type de membrane à utiliser pour telle ou telle industrie dans telle application. Nous allons chercher la meilleure membrane pour l’application souhaitée. Aujourd’hui, les nouvelles membranes travaillent avec des pressions plus basses, ce qui engendre une réduction des coûts énergétiques par exemple.
Quels sont les secteurs de l’agroalimentaire qui auraient tout intérêt à se tourner vers cette technologie ?
M.D. : Tous les secteurs qui sont des consommateurs d’eau à grande quantité comme les brasseries, les softdrinks, les laiteries, les Food and Beverage. Ces secteurs ont besoin d’une bonne qualité d’eau et en quantité.
Quoi qu’il en soit, chez VWT, avant tout investissement, nous regardons toujours avec l’entreprise si cette solution est rentable pour elle. Parfois, pour certains industriels, la quantité d’eau n’est tout simplement pas disponible. Certains ont juste besoin de sécuriser la source de l’eau pour la continuation de leur production, c’est un autre sujet, de plus en plus d’actualité.
Que conseillez-vous aux industriels de l’agroalimentaire qui hésitent à franchir le pas ?
M.D. : L’industrie agroalimentaire va être amenée inévitablement vers la direction du Re-use, tout simplement parce que la ressource est en train de se raréfier. Nous invitons donc les industriels à se rapprocher de VWT afin de comprendre le fonctionnement et les avantages du Re-use. Nous avons bien conscience que la peur de l’industriel est la contamination dans sa production. Notre métier est de le rassurer sur cette problématique avec nos technologies et notre savoir-faire.
Les industriels ne doivent pas hésiter à développer ce projet car dans le futur, ces derniers seront amenés à se tourner vers cette technologie aujourd’hui reconnue. Son efficacité et sa performance ont été éprouvées. De plus, elle permet également de sécuriser la source d’eau, ce qui est très important. On le sait aujourd’hui, les enjeux et défis autour de la création d’une eau potable deviennent de plus en plus complexes. Pour les industriels de l’agroalimentaire qui sont des grands consommateurs d’eau, c’est une véritable problématique. Dans un futur proche, ces derniers seront appelés à faire de gros investissements pour améliorer la qualité de cette eau. VWT peut les assister dans leur production tout au long de la mise en place de cette technologie.
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