Le 27 septembre dernier, l’assemblée générale des interprofessions représentant la filière agroalimentaire viande française, à savoir le SNIV (Syndicat National des Industries de la Viande), et le SNCP (Syndicat National du Commerce du Porc) s’est réunie. En conclusion de ce rassemblement, les entreprises françaises de la viande appellent à la signature d’un pacte d’alliance dans la filière Elevage & Viande pour tenter d’améliorer la compétitivité du secteur.
En effet, le rapport Chalmin de l’Observatoire des prix et des marges pointait les faiblesses de l’industrie d’abattage-découpe de porcs, notamment à cause de son insuffisance de marge. De plus, la filière porcine française voit les transformateurs aux prises avec les éleveurs qui réclament une revalorisation de leur production et les distorsions de concurrence créées par le marché européen. Tout cela fragilisant les entreprises agroalimentaires.
Quant à la filière bovine, le SNIV-SNCP semble se contredire. D’une part, la création d’un nouvel organisme voué à l’export des bêtes françaises, le « giexport », est actuellement en discussion au sein du syndicat, signe d’une volonté de développer cette activité, mais d’autre part, au Space de Rennes, ce même SNIV-SNCP a encouragé la contractualisation entre producteurs et transformateurs. Sachant que favoriser l’export des bêtes vivantes reviendrait à réduire les abattages et les transformations en France !
Les abattoirs, déjà fortement en difficulté, verraient donc leur activité se réduire, et devraient à terme fermer, ce qui engendrerait des pertes d’emplois. Dans un tel contexte, on voit mal comment l’élevage pourrait se maintenir dans des bassins de production dépourvus d’abattoirs et, plus généralement, de filière avale ! Il est donc important de rechercher un juste équilibre entre export, abattage et transformation au niveau national pour garantir la pérennité de la filière agroalimentaire des viandes en France.
Rappelons que le marché français et le 1er au niveau européen, et que les consommateurs ont tendance actuellement à rechercher de la production locale. D’autant plus qu’aujourd’hui, un quart de la consommation de viande bovine française est produite ailleurs qu’en France. Il est donc important pour l’industrie agroalimentaire française de rechercher en priorité une équation offre-demande adaptée à la consommation nationale. Rappelons que les entreprises françaises des viandes conduisent actuellement une restructuration dont les effets sur dix ans sont mis en évidence dans l’audit des abattoirs français présenté par FranceAgriMer.