Le Parlement européen vient de réclamer l’indication, sur l’étiquette de toutes les viandes, des lieux de naissance, d’élevage et d’abattage des animaux dont elles sont issues, conformément à la législation déjà en vigueur pour la viande bovine.
Un désaveu de la Commission européenne
La résolution, adoptée par 368 voix contre 207 et 20 abstentions, est un désaveu pour l’exécutif bruxellois. Le Parlement européen entend ainsi peser sur la décision des États membres, appelés à se prononcer sur un tel étiquetage pour apaiser les inquiétudes provoquées par de multiples fraudes.
« Pour ne pas induire les consommateurs en erreur, les règles d’étiquetage sur l’origine de la viande porcine, ovine, caprine et de volaille – que celle-ci soit fraîche, réfrigérée ou congelée – devraient se baser sur le modèle plus strict, et déjà en vigueur, de la viande bovine », déclare le Parlement dans un communiqué.
“La Commission européenne propose des règles très minimalistes avec seulement une mention du lieu d’abattage et parfois du lieu d’élevage… C’est inacceptable ! Pour nous, la Commission européenne doit revoir sa copie”, a affirmé l’eurodéputée conservatrice française Sophie Auconie (UDI).
Étiquetage : les mêmes règles pour toutes les viandes
“Nous avons déjà ces règles pour la viande bovine. Je ne vois pas pourquoi nous n’aurions pas les mêmes pour le porc, le poulet, le mouton et les autres viandes animales”, a quant à elle soutenu l’élue travailliste britannique Glenis Willmott, qui a préparé la résolution.
L’étiquetage sur l’origine de la viande bovine a été imposé dans l’UE en 2002, après l’épizootie de vache folle (ESB) qui a décimé le cheptel du Royaume-Uni. “Les députés ont entendu les voix des 90% de citoyens européens qui ont demandé à savoir d’où viennent les viandes qu’ils achètent. J’espère que la commission ne fera pas la sourde oreille à cet appel”, a commenté Monique Goyens, directrice générale du BEUC, l’organisation européenne pour la défense des consommateurs.
La Commission européenne soutient ne pas avoir reçu de mandat pour faire une proposition de loi et invoque un surcoût de 15 à 50% pour l’industrie qui sera refusé par la plupart des États membres.