Dans une tribune publiée le 13 octobre dans le Journal international de Médecine (JIM.fr), plusieurs scientifiques et des associations de consommateurs, dont UFC Que Choisir et la Société française de santé publique (SFSP), ont fustigé la décision de Carrefour de lancer son propre étiquetage nutritionnel.
Les chercheurs et les associations de consommateurs ne décolèrent pas : Carrefour aurait dû attendre qu’il y ait un système unique et officiel, validé par les pouvoirs publics, d’étiquetage nutritionnel.
L’initiative individuelle de Carrefour
Le 24 septembre dernier, le groupe Carrefour décidé, unilatéralement, de mettre en place son propre système d’étiquetage nutritionnel. Tous les produits alimentaires de la marque seront donc siglés d’un pictogramme de couleur verte, bleue, orange ou violette. Premier point qui a soulevé le tollé auprès des scientifiques et des associations : Carrefour n’a pas retenu la couleur rouge, pourtant suggérée par l’Agence sanitaire de sécurité sanitaire (ANSES) et qui était censée alarmer le client quant aux produits alimentaires les plus déconseillés.
Selon l’AFP, ces produits Carrefour auront également une étiquette qui indiquera la fréquence d’utilisation : “trois fois par jour”, “deux fois par jour”, “une fois par jour” et “de temps en temps”. Là, encore les professionnels de la santé et les défenseurs des consommateurs estiment que le groupe ne va pas assez loin et sous-estime l’importance du message. Tous attendaient de Carrefour, qu’il attende des instructions officielles et nationales, auxquelles il aurait pu alors se conformer.
Un étiquetage homogénéisé et homologué
Bien décidés à faire plier Carrefour et à « remuer » les autorités, les scientifiques et les associations de consommateurs ont lancé une pétition. Ensemble, les pourfendeurs dénoncent « une opération de marketing » par laquelle le groupe attribue ses propres notes de qualité nutritionnelle.
Avec déjà plus de 24 000 signataires, les chercheurs et associations lancent une pétition et demandent aux élus parlementaires de prendre en main ce dossier et d’ouvrir des débats autour d’un étiquetage nutritionnel unique et homogénéisé. Les conclusions des diverses études menées par l’ANSES sont avancées à titre d’argumentaire et comme base de travail. De son côté, le groupe Carrefour n’a, pour l’heure, pas accepté de faire marche-arrière. Le bras de fer continue.