La nouvelle norme dont nous vous parlions la semaine dernière qui simplifie les étiquettes de viande notamment avec des étoiles et des indications sur la cuisson ne plaît pas aux artisans bouchers. Christian Le Lann, président de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie et traiteurs (CFBCT)a signé une longue tribune dans Libération dans laquelle il dénonce l’étiquetage jugé « appauvrissant ».
« Les dénominations des morceaux de viandes bovine et ovine, dans les grandes surfaces, vont être remplacées par un classement à base d’étoiles et des termes génériques («à mijoter», «steak», etc.) Ce système, qui prétend simplifier l’étiquetage et menace de s’étendre, fait disparaître un pan entier de notre culture. »
C’est ainsi que s’ouvre la longue tribune de Christian Le Lann, artisan boucher et président de la CFBTC. L’homme n’apprécie pas cette nouvelle norme censée simplifier l’étiquetage pour les clients. Pour lui, c’est un appauvrissement de langue et de culture.
« L’art français de la conversation à table »
Pour Christian Le Lann, c’est « l’art français de la conversation à table » qui est menacé par cette mesure. « Fondamentalement, en termes de culture nationale, à qui rendons-nous service ? Soyons précis. Celles et ceux qui ignorent ce qu’est la poire ou le jumeau seront-ils enrichis ou appauvris par cette mesure ? Il y a un art français de la conversation à table, auquel la CFBCT, comme de nombreux Français, est attachée. ‘Venez à la maison ce soir, il y a un pot-au-feu deux étoiles.’ Honteux. »
Le lobbyisme des industriels de l’agroalimentaire de la grande distribution
L’homme dénonce également le lobbyisme des industriels de l’agroalimentaire et de la grande distribution qui aurait œuvré depuis longtemps pour une décision en ce sens.
« Les supermarchés, à grand renfort de marketing et de publicité, ont réussi à imposer les produits de l’industrie agroalimentaire et les repas ‘prêts à manger’. » Reste à voir si la grogne des artisans bouchers peut faire pencher la balance en leur faveur… Affaire à suivre.