A l’échelle nationale, près de 40 % des matières riches en protéines destinées à la consommation animale sont importées et ce taux de dépendance s’élève à près de 95 % pour la Bretagne. Cette dépendance repose essentiellement sur l’importation de soja provenant d’Amérique du Sud, notamment du Brésil et de l’Argentine.
Les légumineuses à graines (féverole, pois, lupin, soja) représentent aujourd’hui une réelle opportunité de créer de la valeur en Bretagne et de répondre à la problématique de dépendance protéique, indiquent les dirigeants de Tromelin Nutrition, Eureden et Valorex, qui ont souhaité mettre en commun leurs compétences respectives afin de servir ce projet ambitieux autour de la moindre dépendance protéique en Bretagne. Il s’agit de co-construire une filière de production végétale riche en protéines qui soit rentable et dont le modèle serait dupliqué à l’échelle du pays.
Mener la France vers l’autonomie protéique
La création du GIE «Services de Valorisation des Protéines» s’inscrit donc dans ce contexte de dépendance forte des productions animales bretonnes à l’importation de matières végétales riches en protéines. Associés à parts égales, ce GIE «Service de Valorisation des Protéines» souhaite faire émerger un savoir-faire visant à valoriser les protéagineux dans une filière construite tant sur le plan du développement végétal et animal que sur l’accès aux consommateurs de ses produits. La complémentarité à chaque maillon de la filière des trois entreprises leaders en Bretagne devrait confèrer au GIE SVP une réelle capacité d’innovation et des possibilités de déploiement de nouveaux process sur le terrain, à grande échelle.
Parmi ses nombreux objectifs, le GIE se donne pour mission de valoriser les protéagineux avec des bénéfices agronomiques en amont et des nouvelles technologies de traitement des graines qui déboucheraient sur une meilleure valorisation par les animaux ruminants et monogastriques. Les objectifs poursuivis par le GIE SVP sont entre autres, de développer les cultures de protéagineux en Bretagne, de développer de nouvelles technologies pour des graines hautement valorisables par chaque espèce animale ; de développer l’utilisation de protéagineux extrudés en remplacement du tourteau de soja importé, en ruminants et en monogastriques ; ou encore de valoriser le surcoût endossé par les éleveurs avec des filières adéquates, tout en répondant aux attentes sociétales autour de l’autonomie protéique. Enfin, ce GIE caresse l’espoir de mener la France vers l’autonomie protéique, la crise sanitaire de 2020 ayant mis en exergue les problématiques de dépendance du pays à l’importation.