Il était attendu comme le messie en pays Ch’ti : Burger King arrive à Lille ! Il y a déjà plusieurs McDonald’s, un KFC, quelques Quick et même un Big Fernand mais les sandwich du Burger King faisaient saliver les Lillois. Une bonne nouvelle pour eux mais moins pour les restaurateurs qui craignent cette nouvelle concurrence qui va venir grignoter, encore un peu, leur clientèle.
C’est à Euralille, donc à quelques pas de Quick et des autres dizaines d’enseignes de restauration rapide que le Burger King va s’installer. La capitale des Flandres accueille le pape du menu Whooper, au grand dam des restaurateurs classiques qui craignent de voir leur activité bousculée et au grand plaisir des clients qui, visiblement, n’attendaient que ça.
La restauration traditionnelle s’inquiète
« A Lille vous ne faites pas trois mètres sans tomber sur une sandwicherie, une boulangerie ou un snack. », c’est Pascal, restaurateur du Vieux-Lille qui l’affirme. L’homme est inquiet. Il sait qu’en matière de prix et de « tendance », un Burger King peut faire mal aux enseignes traditionnelles.
« J’avais vu les images de l’ouverture du Burger King parisien, c’était presque l’émeute devant. A Lille, ça va être pareil. », explique Pascal. Quand on lui parle des prix, compétitifs, il reconnaît l’atout des fast food. « Côté prix, c’est sûr qu’on ne fait pas le poids si j’ose dire. Nous on propose des produits frais, du terroir et bien travaillés. C’est le goût qui change. »
La peur de voir filer leur clientèle, comme siphonnée, par magie presque par Burger King, c’est ce qui fait avoir des sueurs froides aux restaurateurs classiques.
Opération micro-trottoir à Lille
Nous avons interrogé cinq badauds qui passaient par la Grand’Place de Lille. Objectif : savoir s’ils sont contents de voir débarquer un Burger King à Lille. Et les avis sont mitigés.
Yvan, 33 ans, conseiller commercial :
« Je suis ni content, ni déçu. Je ne suis pas un habitué des fast food, dès fois ça peut être sympa mais un Burger King ne changera pas ma façon de me nourrir. J’irai le tester mais pas de là à faire 4 heures de queue. »
Latifa, 17 ans, lycéenne :
« Je suis super contente ! J’étais triste quand j’avais vu qu’un Burger King avait ouvert à Paris, je disais ‘et nous alors ?’, là je suis trop pressée. J’ai jamais connu le Burger King mais on m’a dit qu’à l’époque c’était meilleur que tout, j’ai hâte de goûter. »
Clémentine, 26 ans, vendeuse en boulangerie
« Il y a trop de buzz autour de ça, du coup, je ne sais pas si je vais y aller. Je n’aime pas y aller pour coller à la tendance, je me fiche bien du nom du restaurant, tant que le burger est bon, ça me va. Et je connais des tas d’adresses où il est bon. »
Fahad, 48 ans, peintre en bâtiment :
« Je vais tester parce que dans ma jeunesse j’y allais avec les copains mais après je préfère quand même le faire tout seul le burger. Je trouve qu’il y a trop d’effervescence autour du restaurant, c’est un Burger King par un Fouquet’s. »
Finalement, les restaurateurs classiques n’ont pas à (trop) s’en faire, chacun connaît ses limites.