Répondant à une préoccupation grandissante dans la société, les acteurs de la filière bovine s’engagent de façon concertée pour mieux appréhender le bien-être animal à la ferme. Alors qu’aucun outil pratique n’était jusqu’à présent disponible pour permettre aux éleveurs de bovins de se jauger sur cet enjeu, 16 organisations agricoles et Moy Park Beef Orléans ont travaillé en commun pour développer l’outil de diagnostic BoviWell, entièrement destiné aux professionnels. Grâce à celui-ci, les techniciens d’élevage évaluent et identifient les bonnes pratiques des éleveurs. BoviWell est actuellement en cours de déploiement auprès de 1 600 éleveurs bovins.
Entre technique et bien-être
Ce projet est né il y a trois ans quand, quand Moy Park Beef Orléans, principal fournisseur de steaks hachés de McDonald’s France, constate qu’il n’existe pas d’outil simple d’évaluation du bien-être animal en élevage bovin.
Commencent alors plusieurs phases de travail, associées à une école (l’ISA de Lille), des experts des instituts techniques et de recherche, des techniciens de coopératives et des éleveurs volontaires, le tout inspiré du référentiel européen Welfare Quality.
Pour Joop Lensink, directeur des études de l’ISA de Lille et scientifique membre du groupe de travail européen Welfare Quality Network : «Les atouts de la démarche reposent avant tout sur le travail de concertation et de partage avec tous les acteurs, bien en amont de la réflexion. De plus, l’outil a gardé la structuration scientifique de Welfare Quality – outil dédié aux experts – en l’adaptant aux contraintes du terrain pour en faciliter la diffusion».
L’outil, baptisé BoviWell, s’adapte aux besoins des professionnels en prenant en compte les spécificités des différents systèmes d’élevage bovin (permettant par exemple d’évaluer le bien-être des vaches laitières comme celui des jeunes bovins allaitants) que l’on peut retrouver sur le territoire. Le diagnostic se compose de deux phases. La première au bureau avec l’éleveur, pour présenter l’outil et faire le lien avec la Charte des Bonnes Pratiques d’élevage.
Il est en effet important que les pratiques déjà en place soient prises en compte.
La deuxième sur le terrain, il faut compter 30 minutes à une heure pour observer et évaluer les animaux dans leur environnement.
«L’outil est facile d’utilisation, et le diagnostic rapide, ce qui est nécessaire, le temps des éleveurs étant compté», précise M. Xavier Guerin, technicien de la coopérative Bovinéo, formé à BoviWell.
Il faut compter une journée pour former les techniciens à l’outil et qu’ils puissent se l’approprier. Aujourd’hui, plus de 90 techniciens sont formés au sein des 16 partenaires agricoles de Moy Park Beef Orléans.