«L’esprit des EGA n’est pas encore là pour la majorité des entreprises alimentaires : même si l’on note des efforts des enseignes d’un point de vue comportemental, les relations commerciales restent extrêmement déséquilibrées. Si on observe de meilleures conditions au sein de la filière laitière, on déplore que cela ne soit pas le cas pour tous les secteurs alimentaires. Les entreprises françaises encore cette année sont confrontées à une destruction massive de la valeur de leurs produits » explique l’ANIA, l’Association Nationale de l’Industrie Alimentaire.
L’association constate des produits alimentaires en déflation constante depuis 2013 ; près de 6,4% de déflation en cumul pour une destruction de valeur d’environ 4 milliards d’euros. Alors que pendant ce temps en Europe, les prix alimentaires ont progressé de 3% sur la zone euro, dénonce l’ANIA.
Selon elle, les derniers retours des entreprises sont sans appel : «À quelques heures de la fin des négociations, le compte n’y est toujours pas pour la filière alimentaire même si l’on peut saluer la signature d’accords avec des acteurs de la filière laitière, qui témoignent d’une prise de conscience et d’une volonté de mieux rémunérer tous les acteurs de la chaîne. Néanmoins, pour la grande majorité des 18 000 entreprises, la déception est grande. Les entreprises ont joué le jeu, elles se sont engagées vis-à-à vis de leurs partenaires agriculteurs et ont travaillé pour la montée en gamme de l’alimentation française. Nous croyons en la Loi EGAlim, nous savons qu’il faut du temps pour changer les mentalités en profondeur sinon c’est toute la filière qui va droit dans le mur ! Nous serons extrêmement vigilants sur les résultats qui seront communiqués en avril par l’Observatoire des négociations commerciales lancé par les services du médiateur des relations commerciales», déclare Richard Girardot, président de l’ANIA.