Un article de LSA explique comment les salariés du site de Findus basé à Boulogne-sur-Mer s’organisent face à l’éventualité grandissante d’un rachat par Iglo. Derrière Iglo, c’est le fonds d’investissement Permira qui est à la manœuvre. Or, le fonds n’aurait des vues que sur la branche Europe du Sud du groupe des surgelés des produits de la mer.
Car, aux mains d’un autre fonds d’investissement depuis 2008, Lion Capital, Findus ne sera pas vendu en un seul tenant, mais bien démantelé branche par branche. La partie Europe du Sud ne représente que 10% du chiffre d’affaires de Findus, 50% pour la branche Angleterre et 40% pour celle de Scandinavie. Permira se positionnerait ainsi sur la branche Europe du Sud, valorisée à 200 millions d’euros environ, et cela inquiète les salariés de Findus.
Laurent Prévot, délégué syndical CFTC de Findus sur le site de Boulogne-sur-Mer expliquait à LSA : « il y aura forcément des problèmes de doublons à tous les niveaux du groupe si nous sommes rachetés par un concurrent comme Iglo ». Une autre problématique pèse également sur les épaules des salariés.
Avec 30% des volumes de l’usine, la perte du marché Scandinave entraînera certainement des répercussions non négligeables sur l’emploi au sein de Findus. D’où la récente mise en place par les salariés d’un « droit d’alerte », processus qui sera lancé lorsque la situation sera susceptible de mettre en péril l’avenir de la société.
Laurent Prévot revient également sur l’intérêt de Permira pour Findus qui, selon lui, remonterait déjà à 2008, date à laquelle Lion Capital avait racheté l’entreprise agroalimentaire. La récupération du marché Europe du Sud de Findus serait pour Iglo une vraie aubaine. Cette fusion permettrait à Permira d’assoir la position de sa marque et de se relancer sur le marché français où Iglo reste fragile.
Si la branche Scandinave, valorisée à 1 milliard d’euros, semble faire des envieux, des visites d’industriels auraient même déjà eu lieu, la partie Angleterre connaît apparemment moins de succès. Toujours est-il que les salariés de Findus n’entendent pas rester spectateurs de la situation et, bien qu’aucune action de grève ne soit à l’ordre du jour, Laurent Prévot et ses collègues multiplient les actions médiatiques. D’après le délégué syndical de la CFTC, « la messe devrait être dite avant la fin de l’année » quant à l’avenir de Findus. On comprend donc leur empressement.