Pour ne pas voir leur usine fermer, les salariés travaillant sur le site de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais devront faire des concessions. Ainsi, l’usine Findus va commencer à mettre en place les mesures signées dans un accord du 20 juillet 2011 entre la direction et les syndicats. Si le site est menacé, c’est principalement en raison de sa compétitivité, moindre que celle des autres sites concurrents du groupe, implantés en Grande-Bretagne. Pour améliorer cette dernière, Findus, qui appartient au fonds d’investissement anglais Lion Capital, a mis sur la table 9 millions d’euros :
- 3 millions iront à la modernisation des installations frigorifiques,
- 3 autres seront consacrés à l’évolution des lignes de fabrication, qui produiront plus de produits moulés à l’avenir que de produits sciés,
- et les 3 derniers millions d’euros seront utilisés afin d’augmenter les volumes de production.
Au final, l’usine passera de 20 000 tonnes produites à 22 000 d’ici deux ans, puis 25 000 d’ici cinq ans ; tel est l’objectif.
Pour que Findus accepte ces investissements et que le seul site français du groupe puisse se maintenir sur le territoire, les salariés ont fait des concessions. Ainsi, ils ont accepté de réduire leur temps de pause de 60 à 45 minutes par jour. De même, les ouvriers postés ont du dire adieu à un tiers de leurs RTT, faisant ainsi passer leur temps de travail hebdomadaire de 30 à 32 heures. Enfin, les horaires ont été modifiés et les tâches à nouveau réparties.
Sylvain Bourdon, directeur de l’usine de Boulogne-sur-Mer, explique que :
- « Notre usine est en compétition avec d’autres sites du groupe bien plus compétitifs. Le site Humberstone situé dans la ville de Grimsby (Royaume-Uni) a un coût de production de 33 % inférieur au nôtre. Le coût du travail est là-bas moins élevé qu’en France. Les salariés travaillent davantage d’heures par semaine. Le volume de production de ce site est bien supérieur et la présence de plusieurs usines situées à proximité les unes des autres leur permet de mutualiser leurs coûts indirects ».
Une réalité qui inquiète les 200 salariés de l’usine boulonnaise. 20 000 tonnes de poissons surgelés panés sont traités dans la dernière usine française chaque année. Findus France espère une augmentation d’environ 7% du chiffre d’affaires, sachant qu’elle avait été de 8% en 2010. Il faut dire que le poisson représente environ la moitié des ventes françaises du groupe. Un nouveau rythme de travail est donc en train de se mettre progressivement en place pour sauver l’activité.