Depuis le 1er juillet dernier, la production et la commercialisation du foie gras est interdite en Californie, l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis. Les producteurs français, inquiets, ont interpellé le gouvernement à ce sujet. Ce dernier a affirmé qu’il allait examiner « les aspects juridiques et les suites à donner à cette décision ». Un recours à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) était alors envisagé.
Cependant, le ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, a estimé : « Je considère que ce n’est pas la bonne solution ». Pour lui, « Si nous déposions un recours, nous risquerions de le perdre et d’avoir des mesures de rétorsion moyennement agréables. On ne peut pas se situer sur le plan juridique ».
Par ailleurs, obtenir une décision favorable de l’OMC lui semble « quasiment impossible » compte tenu du fait que les exportations de foie gras vers la Californie sont inexistantes et que de fait il n’y a aucun préjudice économique. En revanche, là où il faut agir, c’est en évitant « que cette décision en Californie ne fasse tache d’huile ».
Pour cela, il préconise de « convaincre les américains qu’ils font fausse route », mais également les européens, dont les britanniques et les allemands.
Etant donné que 90% de la production française est consommée à l’échelle nationale, la France garde un grand potentiel d’exportation, que Guillaume Garot souhaite développer. Il préconise de mettre en avant « les bienfaits du foie gras », d’aider la filière à s’adapter aux spécificités culinaires locales, d’analyser les barrières sanitaires freinant l’export du foie gras et de développer la présence des professionnels sur les salons russes et chinois.
Au cours d’une dégustation de foie gras, le ministre délégué a lancé : « Je lève mon verre à la défense du foie gras. Il y a des batailles à mener. C’est un petit bout de France qu’il faut aller vendre un peu partout ».
Guillaume Garot en visite dans une usine de conditionnement de foie gras à Samatan (32)
Source : agro-media.fr avec Reuters.