Décidément, le secteur de l’agroalimentaire n’échappera pas aux économies budgétaires qu’entend réaliser le gouvernement pour 2012. Car en effet, après la taxe soda, qui a fortement divisé et dont nous vous avons relaté les nombreux rebondissements, voici maintenant un autre débat houleux qui s’annonce.
Comme le retranscrivent Les Echos dans un récent article, l’agroalimentaire est un des secteurs qui bénéficient d’un taux de TVA réduit à 5,5% pour nombre de ses produits. Or, les déclarations du Premier Ministre François Fillon n’ont pas convaincu les entreprises agroalimentaires, échaudées par la récente conclusion des débats sur la taxe soda : « certains qui proposent de remettre en cause le taux de TVA réduit dont bénéficient les secteurs du bâtiment et de la restauration commettent un contresens économique. Je veux dire que nous ne prendrons pas cette décision parce que nous savons les conséquences que cela aurait sur l’emploi » avait assuré la semaine dernière le Premier Ministre.
Même s’ils reconnaissent volontiers que la TVA à 5,5% dont ils bénéficient sur de nombreux produits est l’une des plus basses d’Europe, les patrons de l’industrie agroalimentaire française voient d’un mauvais œil les axes de travail retenus par le gouvernement pour combler le déficit français.
Ainsi, Jean-René Buisson, le président de l’Association Nationale des Industries Agroalimentaires, ANIA, expliquait que le secteur d’activité « a beaucoup d’autres taxes ». Il prévient qu’une hausse de prix ne serait certainement pas absorbée dans les marges des industriels. De son côté, la grande distribution pousse pour qu’une liste des produits appelés « de première nécessité » soit rapidement établie, conformément aux souhaits de François Baroin, mais peinent à définir ladite liste.
Attention donc, il semble que nous n’en soyons qu’à l’ouverture des négociations, mais les industriels de l’agroalimentaire, qui ne digèrent toujours pas la taxe soda, dans le fonds comme dans la forme, sont plus que jamais méfiants…