Hier matin, en conseil des ministres, Stéphane Le Foll a présenté un plan d’action. La hausse des prix mondiaux des céréales et des oléagineux est susceptible de mettre en péril la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres. Elle a aussi un impact en France puisqu’elle renchérit les coûts de production des éleveurs, avec des effets qui peuvent aller jusqu’au consommateur en passant par les différents maillons de la chaîne de transformation et de commercialisation.
« Il est indispensable d’une part de protéger l’élevage français et notre industrie agroalimentaire, qui façonnent notre territoire et contribuent à l’emploi, à la création de valeur ajoutée et à la croissance et d’autre part de limiter l’impact sur le consommateur.
Dans ce contexte, le gouvernement a adopté un plan d’action.
Le plan comporte des mesures à portée immédiate pour aider à surmonter la situation actuelle, mais aussi des actions plus structurelles pour tenter de limiter la volatilité des prix sur les marchés agricoles et pour en atténuer les effets à l’avenir. Il se décline à trois niveaux :
1) Au niveau international, la France mettra en œuvre les actions suivantes :
- Mobilisation des instances agricoles du G20 pour assurer une bonne coordination des politiques des grands acteurs des marchés agricoles,
- Promotion d’une pause dans le développement des biocarburants concurrents de l’alimentation,
- Bilan du plan d’action du G20 agricole et relance avec la FAO des initiatives pour produire plus et mieux et stocker mieux pour répondre aux situations d’urgence.
2) Au niveau européen, il faut renforcer les mécanismes de régulation des marchés. Pour cela, la France :
- Défendra le renforcement de l’encadrement des marchés financiers dans les textes communautaires, en prenant mieux en compte les spécificités des matières premières agricoles,
- Promouvra une position collective au niveau européen sur la pause du développement des biocarburants concurrents des usages alimentaires,
- Demandera à la Commission de renforcer les mécanismes communautaires de régulation et de lissage des effets de la volatilité dans le cadre de la réforme de la PAC.
3) Au niveau national, le plan se décline selon les axes suivants :
- Facilitation de la mise en œuvre du plan silo pour moderniser et augmenter la capacité de stockage,
- Élaboration d’un plan de développement de la production de protéines végétales,
- Pause dans le développement des biocarburants de première génération, plafonnés à 7% d’incorporation, sans remise en cause des investissements réalisés et des emplois liés à cette filière,
- Appui aux éleveurs pour surmonter les difficultés financières liées à la hausse des coûts de production (aide au paiement des charges sociales et fiscales, mobilisation du réseau bancaire),
- Abondement de 10 millions d’euros de l’enveloppe de soutien à la mise aux normes des bâtiments d’élevage des truies gestantes,
- Révision à partir de 2013 de la fiscalité agricole pour améliorer les dispositifs de lissage des revenus face à la volatilité des cours des matières premières,
- Organisation d’une table-ronde pour l’amélioration des relations contractuelles et commerciales au sein des filières animales.
Les acteurs de la filière accompagnent cette mobilisation des pouvoirs publics. Un fonds professionnel de soutien en faveur des éleveurs de 100 millions d’euros sera mis en place par les céréaliers. Le dispositif de négociation commerciale entre les filières et la distribution sera mis en œuvre pour intégrer la hausse des coûts de production, en veillant à protéger le consommateur. »
Téléchargez le plan d’action complet du ministère en cliquant ici.
Source : agro-media.fr avec agriculture.gouv.fr